The Wall Street Journal a rapporté le premier l'existence d'une lettre secrète de l'ayatollah Ali Khamenei à Obama, d'après une source diplomatique iranienne. Cette source affirme que le courrier était rédigé dans un ton respectueux, bien que composé de phrases ordinaires. Le quotidien écrit que cette lettre de Téhéran était une réponse tardive à un message du président américain envoyé en octobre. Ce dernier proposait au dirigeant iranien de coopérer dans la lutte contre l'État islamique en cas d'accord sur le programme nucléaire iranien.
Côté américain comme iranien, les autorités n'ont pas confirmé l'existence d'une correspondance entre les deux dirigeants. Cependant, des preuves indirectes portent à croire que la source anonyme des journalistes américains dit la vérité. Quoi qu'il en soit, d'autres communiqués avaient déjà rapporté que les deux leaders s'écrivaient. L'ex-secrétaire à la Défense Robert Gates avait également mentionné cette correspondance dans ses mémoires.
Vladimir Sajine, expert de l'Institut d'études orientales affilié à l'Académie des sciences de Russie, a qualifié cette correspondance de "fait extraordinaire", mais y voit tout de même une explication. Depuis milieu 2013, quand Hassan Rohani a été élu président, les autorités du pays ont cherché à faire lever les sanctions internationales qui affectent sérieusement l'économie iranienne.Très récemment, l'ayatollah a déclaré publiquement qu'il pourrait accepter un compromis dans les négociations sur le programme nucléaire iranien et qu'il était satisfait par les résultats obtenus par les négociateurs iraniens. On s'approche actuellement d'une nouvelle date limite dans les négociations entre les Six (Russie, Chine, USA, Royaume-Uni, France, Allemagne) et l'Iran. L'Occident craint en effet que le programme nucléaire iranien vise à créer une arme nucléaire. Téhéran, au contraire, affirme avec la même insistance que ce programme est exclusivement pacifique et qu'il n'est pas question d'élaborer une arme nucléaire en Iran.
Les débats les plus enflammés portent sur le nombre de centrifugeuses en activité sur le territoire de l'Iran. Les Iraniens disent avoir besoin d'environ 200 000 centrifugeuses, alors que les Américains souhaitent que leur nombre ne dépasse pas 5 000 unités. Le délai de négociations a déjà été dépassé en novembre 2013. La nouvelle échéance pour trouver un compromis sur les questions essentielles est fixée au 31 mars 2015 et la signature d'un accord sur le programme nucléaire iranien doit se faire d'ici le 30 juin.Selon Vladimir Sajine, en cas de signature d'un tel accord les relations américano-iraniennes pourraient se normaliser en partie. "Il n'y aura certainement pas de relations diplomatiques mais l'apparition de représentants commerciaux permanents est envisageable", conclut l'expert.
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