La gauche grecque veut une aide inconditionnelle et sans engagements

© REUTERS / Eric VidalGreece's Finance Minister Yanis Varoufakis
Greece's Finance Minister Yanis Varoufakis - Sputnik Afrique
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Les ministres des Finances des pays membres de la zone euro (Eurogroupe) organisent aujourd'hui une téléconférence pour examiner les propositions concrètes de la Grèce concernant le troisième programme d'aide à Athènes.

Les résultats de cet entretien pourraient influencer l'avenir de l'union monétaire européenne, écrit mardi le quotidien Novye Izvestia.

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Les Grecs doivent présenter aujourd'hui des mesures concrètes anti-crise afin d'obtenir la dernière tranche du deuxième programme d'aide, qui prendra fin le 28 février. Si les ministres des Finances des pays membres de la zone euro recommandaient à leurs chefs d'État respectifs d'adopter ces mesures, la Grèce recevrait 7,2 milliards d'euros — et elle en a besoin. Dans le cas contraire, le gouvernement de gauche serait à court d'argent dans une semaine. Selon le scénario le plus négatif, cette situation pourrait se solder par un défaut de paiement et la sortie de la Grèce de la zone euro avec des conséquences imprévisibles.

D'après le quotidien allemand Bild, la principale proposition d'Athènes est l'amélioration de la collecte des impôts et une réforme du secteur public. Le premier ministre Alexis Tsipras et le ministre des Finances Yanis Varoufakis comptent ainsi obtenir 7,3 milliards d'euros pour le budget national grâce au fisc. Un tiers de cette somme — 2,5 milliards d'euros — doit être recueilli chez les oligarques grecs qui, tout comme la majorité de la population, font tout pour ne pas payer leurs impôts. Les autres contribuables doivent apporter les mêmes fonds. Et les 2,3 milliards restants seront obtenus par le fisc chez les trafiquants d'essence et de cigarettes.

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Aujourd'hui Alexis Tsipras et ses ministres jouent les équilibristes: ils sont obligés de faire des concessions à Bruxelles et Berlin, mais ne peuvent pas oublier leurs promesses électorales et leurs déclarations retentissantes faites après leur arrivée au pouvoir. La difficulté essentielle réside dans le fait que ces exigences sont contradictoires. L'UE, chapeautée par l'Allemagne, exige la poursuite des réductions des dépenses publiques, alors qu'Alexis Tsipras veut de nouveaux crédits sans aucune coupe supplémentaire.

Toute la semaine précédant la téléconférence, les représentants du gouvernement grec soulignaient qu'ils n'avaient pas "cédé au chantage de Bruxelles", mais obtenu de l'UE ce qu'ils voulaient. C'était notamment le sens du commentaire d'Alexis Tsipras concernant les résultats des négociations entre l'Eurogroupe et la Grèce vendredi dernier. Cet entretien a duré plus de 11 heures et s'est soldé par la prolongation de l'accord sur l'aide pour la Grèce pour encore quatre mois, jusqu'au 1er juillet 2015.

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Les déclarations finales de cette rencontre font pourtant penser que cette concession à Athènes n'est pas si importante. Ainsi, les Européens n'ont pas permis aux Grecs de réviser les conditions d'octroi du troisième programme d'aide. Alexis Tsipras ne peut que suggérer des changements relatifs à l'exécution des programmes d'aide déjà en cours. Dans le cadre de ces derniers l'UE exige que le gouvernement grec poursuive la politique de ses prédécesseurs: il s'agit notamment de baisser davantage les retraites et l'aide sociale, d'augmenter la taxe sur la valeur ajoutée et d'assouplir les limitations concernant les licenciements massifs dans le secteur privé. Alexis Tsipras propose de substituer ces mesures, qui révoltent tout le pays, par l'amélioration de la collecte des impôts et la lutte contre la corruption.

Une autre défaite visible d'Athènes réside dans la décision de la zone euro de transférer l'argent restant du fonds de sauvetage des banques grecques — 10,6 milliards d'euros — vers un fonds spécial à Luxembourg au lieu de l'injecter directement dans l'économie du pays. La décision finale sur le transfert éventuel de ces fonds à la Grèce sera prise par la Banque centrale européenne.

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