Manille avertit que l'activité accrue de la Chine dans l'archipel contesté pourrait déboucher sur un conflit militaire à part entière. Pour s'y préparer, les militaires philippins organiseront la semaine prochaine des exercices avec les Américains — les plus grandes manœuvres dans toute l'histoire des relations entre les deux pays. Toutefois, bien que les USA soient prêts à fournir aux Philippines un soutien matériel et technique, ils n'ont toujours pas l'intention de s'ingérer directement dans le litige.
L'initiative philippine intervient après un regain du conflit autour de l'archipel des Spratleys. Ces îles, situées dans le sud-ouest de la mer de Chine méridionale, sont revendiquées par le Viêt Nam, la Chine, Taïwan, la Malaisie, les Philippines et Brunei. Cet archipel a une importance aussi bien géopolitique qu'économique: il abrite très certainement d'importantes quantités de pétrole et de gaz.La tension est montée quand la Chine a intensifié la construction d'îles artificielles sur un récif de corail de l'archipel. Le président philippin Benigno Aquino III a avertit que par la faute des Chinois, un conflit militaire pourrait éclater. Dans le même temps, Manille a annoncé la reprise des travaux pour "rénover et reconstruire" les sites dans une partie de l'archipel.
Dans ce litige, les USA soutiennent activement les Philippines. Les exercices de dix jours intitulés Balikatan (épaule contre épaule), qui démarreront le 20 avril, sont appelés à illustrer les relations d'allié entre Washington et Manille. Il s'agira des plus grandes manœuvres américano-philippines en mer de Chine méridionale avec la participation de 11 500 soldats (contre 5 500 l'an dernier).
Une partie des exercices se déroulera à seulement 220 km du récif de Scarborough, contrôlé par la Chine mais contesté par les Philippines et Taïwan. Le ministre philippin de la Défense affirme que ces manœuvres ne sont pas un avertissement adressé à la Chine. Mais le porte-parole du ministère Harold Cabunoc a reconnu que leur objectif était d'accroître la "capacité de défense contre une agression extérieure".Selon Dmitri Mossiakov de l'Institut d'études orientales, en cas de phase aiguë de crise les USA seraient prêts à apporter leur aide à Manille, mais s'abstiendront très probablement d'une ingérence directe.
La Chine qualifie les menaces qui lui sont adressées d'infondées, mais appelle les Philippines à "respecter la souveraineté territoriale de la Chine". "Les Chinois considèrent Spratleys comme leur territoire, perdu à une époque de faiblesse historique. Ils estiment aujourd'hui avoir le droit de rétablir le contrôle sur ce qui leur appartenait", conclut Dmitri Mossiakov.
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