Une "intervention chirurgicale" de l'UE en Libye?

© Sputnik . Argiris Mantikos/EurokinissiMigrants, who are trying to reach Greece, are rescued by members of the Greek Coast guard and locals near the coast of the southeastern island of Rhodes April 20, 2015
Migrants, who are trying to reach Greece, are rescued by members of the Greek Coast guard and locals near the coast of the southeastern island of Rhodes April 20, 2015 - Sputnik Afrique
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Hier, l'UE s'est réunie en sommet extraordinaire à Bruxelles pour évoquer le problème des clandestins qui meurent en nombre en voulant relier l'Afrique à l'Europe à bord de navires surchargés.

Illegal migrants stand in an immigration holding centre located on the outskirts of Misrata Libya, March 11, 2015 - Sputnik Afrique
Hollande appelle à renforcer la présence de l'Europe en Méditerranée
Les chefs d'État et de gouvernement ont examiné le plan proposé par la Commission européenne pour prévenir les catastrophes en Méditerranée. Les observateurs sont sceptiques: ils trouvent que les mesures suggérées au Conseil européen sont superficielles.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), depuis le début de l'année 1 700 réfugiés sont morts en Méditerranée. La catastrophe survenue dans la nuit de samedi à dimanche a emporté la vie de 850 personnes, et seulement 28 ont pu être sauvés.

Le document en question comprend dix points, dont certains doivent encore être précisés. La Commission européenne préconise notamment d'élargir la zone des opérations de sauvetage Triton et Poséidon, ainsi que d'augmenter significativement leur financement pour deux ans — mais on ignore de combien.

A rescue worker (R) checks migrants as they arrive on the boat Nos Taurus Genova at the Sicilian harbor of Pozzallo, February 16, 2015. - Sputnik Afrique
La Méditerranée, route maudite pour les migrants
Un autre point concerne l'aide d'urgence au profit des pays qui sont en première ligne dans cette situation: l'Italie, Malte et la Grèce. Plus de 36 000 clandestins ont débarqué sur leur littoral depuis le début de l'année. A cet égard, Bruxelles a évoqué les mesures pour organiser rapidement le transfert des réfugiés entre les pays membres de l'UE. Des équipes d'urgence pourraient être envoyées dans les pays où arrivent les réfugiés pour enregistrer les migrants, prélever leurs empreintes et délivrer des documents pour leur accorder un asile provisoire.

De plus, dans le projet de déclaration conjointe des dirigeants de l'UE figurait la déportation de la majeure partie des clandestins qui ont réussi à se rendre en Europe l'an dernier. L'UE autorisera seulement 5 000 immigrés à rester, et les 150 000 restants devront partir. Le sommet a également évoqué la prévention de l'immigration clandestine en provenance des pays d'Afrique en renforçant le contrôle des frontières terrestres du Mali, de la Tunisie, de l'Égypte, du Niger et du Soudan. Mais le plus important, selon certains dirigeants européens, consiste à régler les conflits dans les pays en crise: en Syrie, en Irak et en Libye. Le premier ministre italien Matteo Renzi a noté plus tôt que la stabilisation de la situation en Libye était l'unique moyen de pallier l'immigration illégale, et le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier est également de cet avis. Parmi les solutions proposées, Renzi a évoqué la perspective d'interventions chirurgicales en Libye, ce qui dans l'ensemble n'est pas loin d'une ingérence militaire à part entière.

Italian Carabiniere supervise migrants - Sputnik Afrique
Migration clandestine : le sommet extraordinaire du 24 avril ne changera rien
Alexandre Tevdoï-Bourmouli, expert de l'Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO), remet en question l'efficacité des mesures proposées par l'Europe. "Cela permettra uniquement de ne pas montrer des images désagréables aux Européens. Les réfugiés seront arrêtés en chemin, ils ne mourront pas et seront rapidement renvoyés. Mais cela ne règle pas le problème de l'intensité du flux migratoire, ni de leur adaptation en Europe en cas de légalisation", explique-t-il.

En ce qui concerne une éventuelle intervention en Libye, pays aujourd'hui éclaté en plusieurs morceaux, l'expert est également sceptique. Il estime que les opérations militaires ne font pas la force des Européens, qui manquent pour cela des ressources nécessaires.

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