Le président allemand rend hommage aux prisonniers de guerre soviétiques

© REUTERS / Fabrizio BenschGerman President Joachim Gauck prays during an Ecumenical service marking the 100th anniversary of the mass killings of 1.5 million Armenians by Ottoman Turkish forces, at the cathedral in Berlin April 23, 2015
German President Joachim Gauck prays during an Ecumenical service marking the 100th anniversary of the mass killings of 1.5 million Armenians by Ottoman Turkish forces, at the cathedral in Berlin April 23, 2015 - Sputnik Afrique
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Plus de 310 000 prisonniers de guerre soviétiques ont été détenus pendant la Seconde Guerre mondiale au camp de concentration allemand Stalag-326, situé à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Bielefeld.

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Beaucoup d'entre eux sont morts et des dizaines de milliers ont été enterrés. C'est à quelques centaines de mètres du camp que le président allemand Joachim Gauck a prononcé un discours à l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, écrit Severin Weiland dans l'hebdomadaire Der Spiegel.

Le président a rendu hommage aux prisonniers de guerre soviétiques, et souligné que l'Allemagne se souvenait de "l'un des plus grands crimes de cette guerre", à savoir "la mort de plus de la moitié des 5,3 millions de soldats faits prisonniers par les Allemands entre 1941 et 1945". "Ils mouraient dans la souffrance de maladies, de la faim, ils se faisaient tuer", déclare le président. Et d'ajouter: "Tandis que seulement environ 3% des prisonniers des États occidentaux sont morts, les Russes, les Ukrainiens, les Kirghizes, les Géorgiens, les Ouzbeks, les Turkmènes et d'autres nations de l'ex-URSS mouraient par centaines de milliers dans les camps allemands". Contrairement à la guerre sur le Front de l'Ouest, la guerre à l'Est "était pensée depuis le début par le régime nazi comme une guerre idéologique, une guerre pour détruire et exterminer", souligne le chef de l'État.

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"Gauck tient son discours à une période d'instabilité en politique étrangère. Le monde risque de revenir à des réflexions propres à l'esprit de la Guerre froide — notamment à cause des affrontements dans l'est de l'Ukraine", écrit Severin Weiland. Cette dernière estime qu'ainsi, le président allemand envoie un signal à la Russie en reconnaissant la contribution de l'ex-URSS dans l'éradication du nazisme. "Nous, les générations nées en Allemagne après la guerre, devons être reconnaissantes pour ce combat dévoué. C'est grâce à lui que nous pouvons aujourd'hui vivre librement et dignement".

L'idée centrale de l'allocution de Gauck, d'après l'auteur, est le manque d'attention portée à la mémoire des soldats soviétiques morts dans des camps de concentration.

En RDA, précise le chef de l'État, on accordait bien plus d'importance à la mémoire du peuple fraternel soviétique héroïque. "Cependant, l'emphase héroïque venant d'en-haut ne laissait pas de place à la compassion pour ceux qui n'étaient pas considérés comme des vainqueurs brillants, mais comme des victimes privées de tous les droits en tant que prisonniers de l'Allemagne", souligne Joachim Gauck.

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