Si cette zone de libre-échange (ZLE) en Asie-Pacifique est menacée, c'est à cause des États-Unis qui, selon lui, ne sont pas suffisamment actifs pour promouvoir l'accord. Selon les experts, les remarques du ministre japonais reflètent le marchandage entre Tokyo et Washington.
Le ministre est préoccupé par les retards du processus. La question concernant les délais de convocation d'une nouvelle réunion ministérielle est effectivement cruciale non seulement à cause de la perte de motivation des acteurs, mais surtout au vu du calendrier préélectoral chargé aux USA. Le congrès américain a voté en juin des pouvoirs pour contribuer au commerce, qui obligent le président à informer les sénateurs d'une transaction au moins à 90 jours avant sa signature (le congrès en débat pendant trois mois puis donne son approbation après la signature). Ainsi, en cas d'accord en septembre sa signature n'aurait lieu qu'en décembre, et si les parties trouvaient un terrain d'entente seulement en novembre, sa signature serait reportée au moins jusqu'en février, quand commenceront les primaires américaines et quand les syndicats et d'autres organisations protectionnistes mèneront une vaste campagne incitant le plus grand nombre de sénateurs à adopter une position prudente vis-à-vis du PTP. Par conséquent, si les négociations duraient jusqu'en novembre il n'y aurait pratiquement plus aucune chance d'obtenir l'approbation du congrès avant la présidentielle.
A en juger par cette déclaration, le Japon, qui était auparavant la principale source de problèmes lors des négociations, est aujourd'hui le plus intéressé par cet accord. D'après le Japan Times, Tokyo est prêt à faire d'importantes concessions pour l'instauration d'un nouveau quota sur les importations de riz, ainsi que la réduction de la taxe sur les importations de porc et de bœuf. Le Japon est à un pas d'un accord avec les États-Unis, à des conditions défavorables pour lui, sur l'annulation des taxes sur l'importation des voitures japonaises et de pièces détachées, indique le quotidien.
Les experts soulignent que les fuites dans la presse ne sont pas toujours fiables: il s'agit certainement de propositions exprimées lors de discussions internes et non de la position que Tokyo compte présenter aux autres acteurs. Sachant que les deux parties, Tokyo et Washington, sont extrêmement intéressées par cet accord.