Les deux dirigeants se sont entretenus à Berlin dans l'après-midi avant de recevoir le président ukrainien Petro Porochenko pour évoquer la question ukrainienne. L'Allemagne a préparé un plan pour régler le problème des réfugiés qui pourrait poser les bases d'un "droit d'asile unifié".
L'Europe est confrontée à un véritable exode en provenance des pays du Proche-Orient, d'Afrique et même de la partie balkanique du continent. Il ne s'agit pas de travailleurs immigrés, mais de gens persécutés par la guerre et la famine, dont les problèmes sont aggravés par l'attitude méfiante, voire hostile des Européens à leur égard. Les forces d'extrême-droite profitent de ces sentiments négatifs pendant que l'Union européenne se divise sur la question migratoire.
Selon des sources parisiennes, la conversation entre Merkel et Hollande était centrée sur le problème migratoire. On s'attendait donc à de "nouvelles impulsions" pour la stratégie européenne. Les dirigeants ont évoqué la répartition des quotas d'accueil des réfugiés par pays, dont l'instauration a été bloquée par l'opposition du Royaume-Uni et des pays d'Europe orientale.
Les quotas sont une question sensible pour l'Allemagne, qui accueille déjà le plus grand nombre de réfugiés. La population est mitigée: rien que cette année, il faut s'attendre à l'arrivée de 800.000 demandeurs d'asile dans le pays. L'extrême droite et les organisations néonazies organisent des manifestations aux relents racistes, attaquent les étrangers et incendient les logements mis à leur disposition.
Le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung a publié hier un plan en dix points suggéré par le ministre allemand de l'Économie Sigmar Gabriel et son homologue aux Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, qui pourrait servir de base au nouveau Code unifié du droit d'asile. Ses auteurs estiment que l'Europe doit assurer des conditions humaines aux réfugiés partout en UE, prévoient de répartir les migrants à travers l'Europe, et exigent de nouvelles initiatives politiques "pour remédier aux causes de la fuite des pays du Proche-Orient et d'Afrique". Le point 10 indique que la stabilisation des États qui s'effondrent doit être combinée au développement économique et à la création de perspectives économiques et sociales, notamment pour les jeunes. Les efforts de l'UE mais aussi de toute la communauté internationale doivent être dirigés en ce sens, indique le plan.