Les Japonais ne veulent pas d'une armée plus forte

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Les Japonais manifestent de plus en plus activement contre le projet de loi sur l'élargissement des pouvoirs de l'armée, qui permettrait d'autoriser le gouvernement à utiliser les forces armées à l'étranger - un fait inédit depuis la Seconde Guerre mondiale.

Des dizaines de milliers de Japonais ont manifesté hier à Tokyo contre cet amendement à la Constitution pacifique du Japon. Cette seconde vague de protestation en quelques semaines complique la tâche du premier ministre Shinzo Abe, qui tente de redonner à l'armée japonaise le rôle qu'elle avait perdu après sa défaite. Ces manifestations sont d'autant plus dramatiques à l'approche du 70e anniversaire de la signature de l'acte de reddition du Japon le 2 septembre 1945 et des festivités prévues à cette occasion à Pékin.

Malgré la pluie, une grande foule d'activistes d'organisations non gouvernementales, syndicales, de jeunesse et féminines, ainsi que des partisans du Parti démocrate d'opposition avec leur leader Katsuya Okada, se sont rassemblés devant le parlement. Les pacifistes se sont dits déterminés à empêcher l'adoption de la nouvelle loi, qui autoriserait les forces armées à intervenir en dehors du Japon pour protéger des "pays amis", pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Selon les organisateurs, environ 120.000 personnes auraient participé aux manifestations d'hier et 30.000 selon la police de Tokyo. Des manifestations antimilitaristes se sont tenues ces dernières semaines à Osaka, Nagoya et d'autres villes, sachant que les sondages indiquent que près de 70% des Japonais sont opposés à l'amendement de l'article 9 de la Constitution.

Le premier ministre Shinzo Abe est coincé. Arrivé au pouvoir après une victoire convaincante des libéraux-démocrates en décembre 2012, il avait obtenu un crédit de confiance très élevé pour le Japon, qui lui avait permis d'initier des réformes radicales comme la révision de la doctrine militaire restée inchangée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

L'équipe du premier ministre explique cette nécessité par les relations tendues avec la Chine en raison du litige territorial autour des îles Senkaku (Diaoyu), ainsi que par la menace nord-coréenne. Cependant, la vague des manifestations au Japon montre que la tentative d'imposer au parlement cette réforme impopulaire risque de faire perdre au premier ministre le soutien de la population.

 

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