Bien que Moscou démente ces informations, les Etats-Unis ont pris les devants: les autorités grecques ont confirmé que Washington avait demandé à Athènes de fermer son espace aérien aux avions russes transportant de l'aide humanitaire en Syrie. Washington a averti que si les rumeurs sur le renforcement de la présence russe en territoire syrien étaient confirmées, cela pourrait entraîner une "escalade du conflit" et une confrontation directe avec les forces de la coalition internationale qui combat l'État islamique dans le pays.
Washington est déjà passé des paroles aux actes sur le plan diplomatique. Le ministère grec des Affaires étrangères a confirmé avoir reçu la requête de fermer son espace aérien aux avions russes transportant de l'aide humanitaire en Syrie. Moscou avait demandé une autorisation de survol du 1er au 24 septembre.
Vladimir Jabarov, vice-président du comité international du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), a déclaré à RIA Novosti que "si la Grèce fermait son espace aérien, Moscou pourrait élaborer d'autres itinéraires de vol en Syrie". Mais cela pourrait s'avérer très contraignant. Pour se rendre en Syrie, même par un itinéraire de contournement, les avions russes devront presque inévitablement franchir l'espace aérien de la Turquie ou de l'Irak. Or la Turquie, membre de l'Otan, s'oppose au gouvernement de Bachar el-Assad. Quant à l'Irak, il dépend trop des Etats-Unis qui sont à la tête de la coalition internationale combattant l'EI. Le dernier itinéraire, long mais politiquement fiable, passerait par Téhéran — principal allié de Damas. Depuis le début du conflit, l'Iran, qui n'a pas de frontière commune avec la Syrie, a tout de même réussi à mettre en place des itinéraires via l'Irak pour fournir régulièrement les cargaisons nécessaires au régime ami de Damas. Selon une source proche des institutions publiques russes, depuis quelque temps Moscou et Téhéran coordonnent leurs efforts pour "maintenir à flot" le régime de Bachar el-Assad, qui éprouve dernièrement de graves difficultés sur plusieurs fronts.La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a qualifié hier de "falsification" l'information des médias européens selon laquelle Moscou avait conclu avec Washington et Riyad un accord pour écarter le président syrien du pouvoir.
Une source haut placée de l'état-major des armées a qualifié l'information sur la présence de militaires russes en Syrie de "très exagérée". Tout en précisant que "plusieurs spécialistes militaires ne représentant aucune force de frappe" étaient tout de même présents dans le pays.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.
En cliquant sur "Publier", vous acceptez que les données personnelles de votre compte Facebook soient utilisées pour vous donner la possibilité de commenter les contenus publiés sur notre site à partir de votre compte. Le processus de traitement des données personnelles est décrit en détail dans la Politique de confidentialité.
Vous pourrez revenir sur votre choix et retirer votre consentement en effaçant tous vos commentaires.
Tous les commentaires
Afficher les nouveaux commentaires (0)
en réponse à(Afficher le commentaireCacher le commentaire)