L'appétit dévorant de la Chine en Europe de l'Est

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La Chine veut doubler ses investissements et ses échanges commerciaux - qui s'élèvent déjà à près de 45,5 milliards de dollars annuels - avec 16 pays européens.

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Telle est l'ambition affichée par le premier ministre chinois Li Keqiang, qui a fait part de ses intentions au cours du 4e sommet économique Chine-Europe centrale et orientale. Selon les plans du Conseil d'État chinois, l'Europe de l'Est est appelée à égaler puis dépasser les échanges commerciaux sino-russes, qui avoisinaient les 100 milliards de dollars en 2014 avant de chuter à 70 milliards de dollars à cause de la crise.

La coopération étroite avec l'Europe centrale et orientale devrait ouvrir à la Chine la porte vers l'Europe occidentale, le principal partenaire de la Chine et l'un des principaux sujets d'attraction pour les investissements chinois.

Dans sa volonté de relier l'Europe et l'Asie par des communications "terrestres et maritimes express", la Chine réalise actuellement de nombreux projets d'infrastructure pour améliorer le système de transport de marchandises. On peut souligner notamment les travaux sur les magistrales ferroviaires de la Ceinture économique de la Route de la soie, qui relieront le nord-ouest de la Chine avec les pays d'Asie centrale, l'Iran, la Turquie, les pays des Balkans et les pays d'Europe de l'Est par un grand itinéraire commercial. Ce nouvel itinéraire de transit créera aussi de grandes possibilités pour vendre des marchandises chinoises dans le monde entier.

Ayant pour objectif de faire passer d'ici 2020 ses échanges commerciaux avec l'Union européenne à 1 000 milliards de dollars, la Chine a proposé aux pays d'Europe centrale et orientale des projets d'infrastructure pour créer un réseau de ports, de centres logistiques et d'axes ferroviaires.

Les pays des Balkans et d'Europe de l'Est sont en effet un grand marché potentiel pour les produits de l'industrie chinoise.

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Pékin a donc également l'intention d'ouvrir des usines pour produire des équipements et des matériaux pour réaliser ses projets d'infrastructure, ainsi que pour faire venir des compagnies sur le territoire des pays d'Europe centrale et orientale via lesquels passeront les axes ferroviaires et de transport. Ainsi, les nombreuses marchandises chinoises arriveront sur le marché d'Europe centrale et orientale avec le soutien des investissements chinois.

Ces derniers devraient également contribuer à l'exploitation de la riche industrie agricole des Balkans et des pays d'Europe de l'Est pour satisfaire les besoins du marché chinois en pleine croissance — le problème de la sécurité alimentaire est en effet l'une des priorités en Chine.

Le changement de régime politique en Ukraine n'a pas non plus empêché Pékin de mener une politique d'investissements en échange des produits agricoles. En 2015, l'Ukraine et la Chine ont poursuivi l'élargissement de leurs relations commerciales — selon le ministre ukrainien de l'Agriculture, en 7 mois les échanges commerciaux ont doublé jusqu'à 889,7 millions de dollars, et l'Ukraine est devenue le plus grand exportateur de maïs en Chine, s'emparant de plus de 90% du marché chinois.

La Biélorussie a également attiré les investisseurs chinois — en mai 2015 a été annoncé l'octroi d'environ 700 millions de dollars pour le développement de la construction et la modernisation de l'infrastructure biélorusse. De plus, près de 300 millions de dollars ont été prêtés au pays par la Banque de développement de Chine.

En échange, la Biélorussie a accepté de livrer du potassium utilisé comme engrais agricole, dont la Chine est le plus grand consommateur.

Grâce à ses investissements dans les pays riches en ressources naturelles, la Chine compte également améliorer sa sécurité énergétique et assurer la demande actuelle et future en matières premières dans le pays. Pékin investit dans le secteur hydro-énergétique en Albanie, au Monténégro et en Bosnie-Herzégovine, ainsi que dans le secteur éolien en Macédoine, en Serbie et en Croatie. En 2014, la Chine a signé un accord de construction d'une grande centrale à charbon en Roumanie pour environ 1 milliard de dollars d'investissements, ainsi que la construction de 3 à 4 sites nucléaires roumains.

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