Le ministre a détaillé sa pensée dans un article publié par le quotidien allemand Berliner Zeitung.
"Les attentats de Paris du 13 novembre ont profondément secoué la France et toute l'Europe. Mais il me paraît évident que rester cloîtré à la maison n'est pas une solution. Si nous capitulons et renonçons à notre mode de vie, à notre société ouverte, cela ne jouera qu'en faveur des terroristes. Nous devons combattre résolument toute forme de division et entreprendre des efforts pour renforcer l'intégration à tous les niveaux. Mais notre tâche primordiale consiste à stopper la menace émanant du terroriste islamique, de Daech, là où elle naît: en Irak et en Syrie"
"Deuxièmement, au regard des conflits du passé, nous savons à quel point il est important de regagner la confiance des populations sur les territoires repris à Daech", souligne Steinmeier. Selon lui, reconstruire l'infrastructure des territoires reconquis à l'État islamique permettra d'atteindre cet objectif, tout comme les investissements dans le développement de ces territoires.
"Le troisième élément présente les plus grandes difficultés. Il est aussi le plus important: il s'agit des conflits politiques et du chaos qui ont rendu possible la propagation de Daech et impossible son éradication par des moyens militaires", indique le ministre dans son article. La solution non militaire à ce problème doit être le "dialogue diplomatique entre les belligérants" initié à Vienne.
"C'est pourquoi j'ai de l'espoir en voyant que pour la première fois depuis cinq ans de guerre civile, on a réussi à réunir autour de la même table à Vienne les États clés pour convenir d'une feuille de route sur la trêve et la transition politique. Ce n'est pas encore une raison pour tomber dans l'euphorie. Mais pour la première fois il existe une entente minimale par rapport aux solutions au conflit syrien, non seulement entre la Russie et les USA, mais incluant aussi l'Iran et l'Arabie saoudite", estime le chef de la diplomatie allemande.