Du séparatisme catalan au séparatisme flamand

© AP Photo / Geert Vanden WijngaertPrésident du parti politique N-VA (Alliance néo-flamande) Bart De Wever. Archive photo
Président du parti politique N-VA (Alliance néo-flamande) Bart De Wever. Archive photo - Sputnik Afrique
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Les nationalistes flamands pourraient sacrifier le gouvernement de coalition belge pour soutenir l'indépendance catalane.

Si la Catalogne se détachait de l'Espagne, ils exigeraient en effet que le gouvernement Michel reconnaisse le nouvel État. Le cas belge n'est pas unique: le précédent catalan pourrait donner une impulsion aux sentiments séparatistes dans d'autres pays d'Europe.

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Le nouveau président de la région catalane, Carles Puigdemont, est entré en fonctions. A cette occasion, la revue belge Pluriel a publié une déclaration du ministre de l'Intérieur belge Jan Jambon passée inaperçue en décembre. Membre du parti nationaliste Alliance néo-flamande (N-VA), principale force au parlement et membre de la coalition au pouvoir, il affirmait que si la région catalane proclamait son indépendance de l'Espagne (la coalition "Ensemble pour le oui", qui a remporté les élections du 27 septembre, promet de le faire d'ici 2017), la N-VA exigerait la reconnaissance du nouvel État et ne serait pas freinée par une dissolution du gouvernement belge, car "elle ne peut pas risquer sa réputation".

Le dossier catalan n'est pas seulement explosif pour le gouvernement belge mais également pour les nationalistes flamands eux-mêmes, qui doivent décider s'ils poseront directement la question de la reconnaissance de la Catalogne au niveau fédéral (ce qui pourrait faire éclater la coalition gouvernementale, entraînant des législatives anticipées) ou renonceront à leurs principes en créant un risque de division dans leurs propres rangs. Sachant que le parti libéral wallon, le Mouvement réformateur du premier ministre Charles Michel, est bien déterminé à bloquer la reconnaissance de l'indépendance catalane.

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Pour parvenir à un accord de coalition, la N-VA a promis de ne pas évoquer l'indépendance de la Flandre pendant 5 ans, soit jusqu'aux élections de 2019. L'aile radicale du parti a déjà fait connaître son désaccord.

Il est évident que l'éventuelle indépendance de la Catalogne fera boule de neige dans d'autres pays de l'UE, même si la région serait exclue de l'Union et devrait déposer une demande spéciale pour la rejoindre, ce qui paraît impossible étant donné qu'un soutien unanime serait nécessaire, y compris de l'Espagne. Ce précédent donnerait une impulsion à de nombreuses structures séparatistes non seulement en Belgique, mais également au Royaume-Uni (Écosse), en Italie (Padanie), au Portugal (Madère), en Allemagne (Bavière), en Suède (Scanie) et dans le Pays basque en Espagne même. Cela mettrait en péril l'intégration européenne et entraînerait une "balkanisation" de l'Europe — sa transformation en une mosaïque d'États éclatés. 

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