Aux USA, l'industrie pétrolière tient bon

La chute des cours pétroliers met en difficulté les producteurs du monde entier et même si le secteur de l'huile de schiste aux USA semble en partie responsable de cette tendance, il ne vit pas beaucoup mieux cette période difficile.

Les industriels du schiste tiennent tout de même le coup alors qu'une vague de faillites a déjà commencé parmi les compagnies pétrolières en Amérique du Nord.

Selon la société Baker Hughes, seulement 416 foreuses étaient encore en activité aux USA à la mi-février, contre 1 600 il y a 18 mois. La situation témoigne d'une profonde crise dans l'industrie pétrolière américaine et notamment dans le secteur des hydrocarbures de schiste (plus de 80% des puits).

Néanmoins, d'autres indices de production laissent présager une stabilisation plus qu'un effondrement: au 12 février, selon l'Energy Information Administration, les USA produisaient 9,135 millions de barils de pétrole par jour (près de 9% de la production mondiale). Le record avait été établi début juin 2015, quand les gisements américains produisaient 9,61 millions de barils par jour. La baisse générale par rapport au maximum historique représente environ 5%, ce qui est significatif mais pas catastrophique.

En outre, les statistiques des derniers mois montrent que la production pétrolière aux USA est arrivée à une sorte de plateau. L'anti-record des 14 derniers mois a été établi début octobre à 9,096 millions de barils et depuis, le niveau de production évolue autour de 9,1-9,2 millions de barils. Les réservoirs de stockage du surplus de pétrole continuent de se remplir et la semaine dernière, les réserves industrielles atteignaient déjà 504 millions de barils — un nouveau record.

L'industrie du schiste américaine tient donc le coup face aux attaques tarifaires supposées de l'Arabie saoudite. Il y a un an et demi, on estimait encore qu'un baril à 60-70 dollars serait insurmontable pour les producteurs d'huile de schiste.

Mais comment, dès lors, ce secteur a-t-il tenu? Premièrement grâce à une importante couverture de risque des livraisons. En 2015 les fournisseurs américains, prévoyants, ont assuré de cette manière plus de la moitié de leur production, ce qui leur a permis de vendre assez tranquillement leur pétrole à des prix acceptables pour amortir les dépenses et les investissements, et rembourser les prêts.

Deuxièmement, la situation a été assouplie par des taux d'intérêt extrêmement bas qui ont permis aux producteurs d'emprunter des fonds de manière avantageuse.

Enfin et surtout: le nombre de foreuses a été divisé par quatre mais les puits qui fonctionnent encore sont les plus efficaces et riches en réserve. 

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