L'accord d'association politique et économique a bien été signé mais à cette étape, l'Ukraine n'est pas plus avancée que des pays comme l'Algérie, la Jordanie, le Liban et le Maroc. Toutefois, les dirigeants occidentaux ne sont pas pour autant avares en conseils à Kiev sur le règlement des problèmes intérieurs. En particulier, le 29 février, le député allemand Karl-Georg Wellmann a annoncé une sorte de "plan Marshall" pour l'Ukraine.
Ce plan serait destiné à "relancer l'économie", ainsi qu'à "rétablir l'administration étatique et le système juridique" ukrainiens. S'il était adopté, Berlin voudrait "contrôler entièrement sa mise en œuvre".
Kiev évoque la plupart des questions économiques nationales avec le Fonds monétaire international (FMI), qui a établi un programme de soutien financier à l'Ukraine en mars 2015, impliquant le versement de 17,5 milliards de dollars sur quatre ans. En 2015, Kiev a reçu 6,7 milliards de dollars mais les tranches suivantes ont été suspendues à cause du budget ukrainien pour 2016. Premièrement, le secrétaire au Trésor américain Jacob Lew a téléphoné au premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk pour exiger que le budget soit adopté avant la fin de l'année 2015 — ce qui a été fait in extremis, fin décembre, avec d'importantes coupes dans les dépenses pour l'éducation et la santé. Deuxièmement, le FMI a forcé Kiev à adopter des réformes fiscales impopulaires: les amendements au Code fiscal prévoient notamment une taxe de 15% sur les retraites dont le montant dépasse trois salaires minimaux (3 990 hryvnias, soit environ 140 euros). Le montant de la taxe pour les entreprises agricoles a été multiplié par 1,8, la taxe d'accise sur le carburant a augmenté de 13%. De plus, le FMI a exigé des autorités ukrainiennes d'augmenter les tarifs des services communaux: l'électricité en Ukraine coûte 25% plus cher depuis le 1er mars et d'ici deux ans, les tarifs ukrainiens continueront d'augmenter pour être multipliés par 3,5 d'ici mars 2017. L'Ukraine s'efforce de remplir les conditions du FMI mais sans obtenir les résultats escomptés. On s'attendait à ce qu'avant la fin de l'année 2015, Kiev reçoive deux tranches d'aide de 1,7 milliard de dollars chacune, mais le Fonds n'a toujours pas transféré cet argent. Or l'économie ukrainienne en dépend de manière critique.Les dirigeants américains participent davantage que les autres à la vie politique ukrainienne. Ainsi, lors d'un entretien téléphonique avec le président Porochenko samedi 19 février, le vice-président américain Joe Biden, considéré comme l'un des superviseurs de la politique en Ukraine, a approuvé l'intention de ce dernier de renvoyer le procureur général Viktor Chokine. En revanche, il n'avait pas convenu de la démission du premier ministre Iatseniouk impopulaire et le journal ukrainien Vesti évoque même une interdiction directe de Biden de dissoudre le gouvernement.
Les dirigeants américains avancent également des propositions pour changer l'ordre étatique de l'Ukraine. Joe Biden a annoncé début décembre que le pays devait être divisé en régions indépendantes avec leur propre gouvernement. "Il est important qu'il existe des États autonomes et indépendants qui règlent leurs propres problèmes, qui déterminent leur propre système d'enseignement et nomment un gouvernement dans le cadre d'une Constitution unie", avait-il déclaré.
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