L'accord UE-Turquie sur les migrants ne tient qu'à un fil

© REUTERS / Kacper PempelBundeskanzlerin Angela Merkel und der türkische Präsident Recep Tayyip Erdogan
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L'entente passée entre Bruxelles et Ankara sur la crise migratoire est très fragile et fait peser sur l'Europe la menace d'une nouvelle vague de réfugiés.

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"Fin juin, avant les vacances du Parlement européen, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et la chancelière allemande Angela Merkel se sont entretenus avec le président turc sur la mise en œuvre des termes techniques de l'accord: Bruxelles devait lancer la procédure de levée des restrictions en matière de visa pour les citoyens turcs et en échange, Ankara ne laissait pas entrer de nouveaux réfugiés sur le territoire grec et s'engageait à récupérer les individus venus illégalement en Europe via la Turquie", rappelle une source haut placée du Parlement européen. Et d'ajouter: "Bruxelles a tout intérêt à ce que l'accord reste en vigueur et de notre côté, les engagements sont tenus". Dans le même temps, la déclaration du président turc Recep Tayyip Erdogan sur l'instauration de la peine de mort dans le pays est "un signal": "S'il le faisait, toute coopération serait suspendue avec Ankara, y compris la procédure d'adhésion du pays à l'UE et l'accord sur les migrants. La Turquie cesserait alors de contrôler le territoire frontalier, ce qui se traduirait par une affluence encore plus importante de migrants en Grèce".

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Selon la source, Bruxelles chercherait alors des solutions alternatives à la crise migratoire.

"Bien évidemment, nous menons des négociations officieuses au cas où l'accord serait suspendu. Si cela arrivait, les députés interrompraient leurs vacances. Il est évident que la Grèce n'arriverait pas à gérer seule l'immense affluence d'individus qui résulterait de la rupture des accords avec Ankara. J'espère que l'itinéraire balkanique ne sera pas rouvert car de très nombreux efforts ont été déployés pour sa fermeture. Les réfugiés pourraient être répartis entre les pays de l'UE mais il faudrait changer la politique migratoire pour stopper le flux incontrôlable de personnes. L'une des solutions consisterait à fermer l'accès direct aux pays de l'UE et à rediriger les migrants dans des pays tiers", explique la source.

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Selon certaines informations, ces "pays tiers" pourraient être des pays d'Afrique du Nord mais la source n'a pas apporté de précisions.

La veille, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a déclaré qu'Ankara quitterait l'accord sur les migrants avec l'UE si Bruxelles ne levait pas le régime de visas pour les citoyens turcs.

Le Commissaire européen à l'économie et à la société numérique Günther Oettinger avait déclaré le 19 juillet que l'UE n'accorderait pas à la Turquie de régime sans visa cette année à cause de la réaction des autorités à la tentative de coup d'État dans ce pays. Il a noté également que le président turc Recep Tayyip Erdogan devait répondre aux préoccupations de l'UE concernant le principe de primauté du droit dans son pays.

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