Le diplomate souligne que la Russie est préoccupée par la hausse des tensions dans la région. "Cependant, la principale responsabilité de la normalisation du dialogue entre Belgrade et Pristina n'incombe pas à Moscou mais à Bruxelles, qui assume le rôle de médiateur dans ce dossier conformément à la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies du 9 septembre 2010", précise-t-il.
"Concrètement, au sujet de l'incident du train Belgrade-Kosovska-Mitrovica, le scénario négatif a pu être évité précisément grâce à la décision des autorités serbes qui ont fait revenir le train dans la capitale. Dans le cas contraire, une escalade du conflit était tout à fait envisageable car à ce moment Pristina avait déjà déployé au nord du Kosovo des unités spéciales lourdement armées. Ces actes sont contraires aux accords conclus avec la médiation de l'UE: la présence des forces kosovares dans les régions peuplées par les Serbes est inadmissible sans une concertation préalable avec la présence militaire internationale mise en place au Kosovo conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Certains médias albanais ont écrit que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov aurait exigé de ne pas autoriser la présence des forces albanaises au nord du Kosovo, mais en réalité le ministre n'a fait que rappeler les accords de longue date auxquels doit veiller Bruxelles. D'ailleurs, cela concerne également l'interdiction de restreindre la libre circulation de la population", déclare Alexandre Karpouchine.
"Le Pentagone a visiblement oublié la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies qui interdit la création d'une armée et même des Forces de sécurité du Kosovo actuelles. […] N'oublions pas également que l'un des objectifs de la résolution est la démilitarisation du Kosovo et pas le contraire", ajoute le diplomate.
Selon lui, le problème mondial numéro 1 est la menace globale du terrorisme, qui est devenue "systémique".
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.