L'agence de presse Reuters a ainsi rapporté que le 4 avril, l'armée gouvernementale syrienne aurait lancé une attaque aérienne contre la ville de Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb, en utilisant des munitions contenant du "gaz toxique". Selon Reuters, le raid aurait été mené par des "avions appartenant à la Russie ou au gouvernement syrien". Le ministère russe de la Défense a officiellement démenti l'implication de l'aviation russe dans l'attaque. Des images prises sur les lieux ont été diffusées par les Casques blancs — qui ont vu le documentaire qui leur était consacré recevoir un Oscar — mais les preuves fournies suscitent de nombreuses questions chez les experts militaires.
Tout d'abord, d'où vient l'arme chimique d'Assad? En 2014 les armes chimiques et leurs vecteurs ont été évacués de Syrie et détruits, comme l'a confirmé l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).On s'interroge également sur la pertinence de l'usage de l'arme chimique par Assad (s'il la possédait) aussi bien du point de vue politique que militaire.
La situation politique étrangère des dernières semaines était à l'avantage de Damas et ne supposait aucunement l'usage de l'arme chimique par le dirigeant syrien.
D'après le directeur du Centre d'étude des pays du Moyen-Orient et de l'Asie centrale Semen Bagdassarov, le recours à l'arme chimique par l'armée syrienne n'est absolument pas justifié à l'heure actuelle car l'armée gouvernementale possède un avantage absolu en termes d'armement. Les forces d'Assad progressent avec succès sans l'arme chimique et l'usage de produits toxiques contre une ville pacifique dans ce contexte est donc complètement illogique.
Il est également étrange qu'aucun éclat de bombe n'ait été retrouvé depuis 24 heures, ce qui aurait pu permettre de faire la lumière sur l'origine de l'obus.
Dans le même temps, les médias qui ont diffusé l'information sur la frappe aérienne et l'attaque chimique n'ont pas réussi à tomber d'accord sur le nombre de victimes, qui allait de 50 à 100 personnes.
Selon l'expert militaire Mikhaïl Khodarenok, le rayon d'action dépend du calibre de la munition et de la substance qu'elle contient. Quoi qu'il en soit, il est question de plusieurs centaines de mètres carrés. Par conséquent, compte tenu de la densité des bâtiments, les victimes auraient dû se chiffrer par centaines, voire par milliers.En diffusant les images de Khan Cheikhoun touchée par les produits toxiques, les Casques blancs ont négligé non seulement le bon sens mais également les moyens élémentaires de protection chimique.
Sur les images on voit des "sauveteurs" intrépides qui touchent les blessés sans gants — et sans aucune conséquence.
Leurs agissements suscitent également des interrogations: certains arrosent d'eau les victimes pour laver les produits toxiques, un autre fait du bouche à bouche à un enfant.L'incident de Khan Cheikhoun a provoqué une vague d'indignation en Occident, où certains ont commencé à accuser Assad de tous les faits sans prendre la peine d'apporter des preuves.
Selon Viktor Litovkine, il s'agit d'une nouvelle provocation. "Cela vise à montrer pourquoi l'opposition ne peut pas travailler avec les délégations gouvernementales et ne peut pas s'asseoir à la table des négociations avec l'"assassin Assad". L'opposition fixe comme condition le départ d'Assad. Sa principale mission est de renverser le dirigeant syrien. Ils doivent amortir l'argent qui a été investi sur eux en six ans de guerre."
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