Donald Trump affiche ses ambitions à l'international

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Après leurs frappes aériennes en Syrie, les États-Unis projettent un groupe d'attaque de marine à proximité des côtes de la péninsule de Corée.

Cet accroissement de la présence militaire américaine, qui vient en réaction à l'essai d'un missile balistique en Corée du Nord, s'accompagne de déclarations concernant la disposition de Washington à mener « des actions décisives contre les États qui portent atteinte à la sécurité internationale » — c'est-à-dire la Syrie, la Corée du Nord et l'Iran. Une telle ingérence militaire risque de faire revenir le monde à l'époque de l' « axe du mal » du président George W. Bush, marquée par les guerres en Afghanistan et en Irak. A l'approche de la visite du secrétaire d'État américain Rex Tillerson en Russie, les positions de Moscou et Washington divergent de plus en plus. Pour la première fois depuis l'opération de l'aviation russe en Syrie, les USA montrent à quel point ils sont déterminés à intercepter l'initiative diplomatique et militaire de Moscou au Moyen-Orient.

Après la Syrie, la Corée du Nord est la prochaine sur la liste

Après l'attaque contre la base aérienne de Shayrat, l'activité de Washington s'est reportée du Moyen-Orient vers l'Extrême Orient, autre région éminemment stratégique. D'après le commandement militaire américain, le groupe d'attaque de marine déployé à Singapour mené par le porte-avions Carl Vinson a mis le cap sur la péninsule de Corée. Il comprend également deux destroyers munis de missiles de croisière.

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Cette manœuvre fait suite aux essais d'un missile Scud par la Corée du Nord le 6 avril — la veille de la rencontre du président américain Donald Trump avec son homologue chinois Xi Jinping.

Si, dans le cas de la Syrie, l'attaque était plutôt symbolique, les mêmes actions dans d'autres régions pourraient avoir des conséquences bien plus graves. L'un des points chauds en ce sens est la Corée du Nord, avec ses programmes balistiques et nucléaires et son jeune dirigeant Kim Jong-un aux dispositions radicales.

Sur les traces de George W. Bush

Cette démonstration de force dans l'océan Pacifique s'accompagne d'une offensive diplomatique des États-Unis sur différentes plateformes internationales. En quelques jours, cette politique a déjà permis à la Maison blanche de réanimer l'idée de longue date d'écarter du pouvoir le président syrien Bachar al-Assad en Syrie, mais également de s'assurer le soutien de plusieurs acteurs clés.

Ce coup d'accélérateur a fait l'effet d'un signal pour la formation dans le monde d'une nouvelle coalition contre Damas, qui semblait avoir perdu son sens après le début de l'opération de l'aviation russe et la contre-offensive de l'armée gouvernementale en Syrie.

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La Turquie, qui avait renoncé à l'exigence du départ de Bachar al-Assad et qui avait initié avec la Russie et l'Iran la signature d'un accord sur le cessez-le-feu et la reprise des négociations intersyriennes à Astana, revient à une rhétorique dure à laquelle le président Recep Erdogan s'était habitué avant la normalisation des relations avec Moscou l'été dernier.

Même la Chine, partenaire stratégique de la Russie, s'est abstenue de critiquer Washington. Pendant l'attaque le président chinois Xi Jinping, alors aux Etats-Unis, n'a fait aucune déclaration pour soutenir Damas mais a seulement réduit son programme de séjour en Amérique. Alors que le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, comme si de rien était, a qualifié l'entretien des chefs d'État américain et chinois d' « importante, opportune et contribuant au renforcement de la confiance mutuelle ».

Seuls les présidents de la Russie et de l'Iran, Vladimir Poutine et Hassan Rohani, ont condamné les agissements des USA en Syrie. Tous les deux se sont prononcés pour une enquête objective et impartiale sur l'incident chimique qui s'est produit le 4 avril dans la province d'Idleb, a indiqué le service de presse du Kremlin.

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