Le président américain avait même souligné dans ses interventions publiques qu'il souhaitait conclure un certain « pacte avec la Russie ». Pourtant, le chef de l'État américain a ordonné d'attaquer une base aérienne de l'armée syrienne la semaine dernière. Puis l'ambassadrice des USA auprès de l'Onu Nikki Haley a annoncé d'éventuelles nouvelles sanctions contre la Russie et l'Iran pour leur soutien à Bachar al-Assad. Avant cela, pendant une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies, elle avait dit que la Russie n'avait manifestement « pas réussi à remplir la mission de détruire l'arme chimique syrienne ».
Les autorités russes voyaient en lui un homme d'affaires qui privilégierait les intérêts américains palpables et concrets, et non les idées de protection des valeurs démocratiques à travers le monde malgré toute son extravagance et sa verve. On aurait pu attribuer aux « intérêts américains » la défaite de l'État islamique, comme Donald Trump l'avait promis aux électeurs pendant et après la présidentielle. A terme, le nouveau locataire de la Maison blanche aurait pu également avoir besoin d'une stabilisation de la situation avec l'Iran. Et la Russie était prête à aider.
Peut-être que Donald Trump est réellement intéressé par une entente avec la Russie, qu'il la considère comme possible et même inévitable. Mais la Russie doit savoir qu'en concluant un tel accord le président américain veut être en position de force. Il peut frapper Assad, s'assurer le soutien de Paris et de Berlin et ne pas susciter de réaction dure de Pékin. Il peut user de l'argument de l'arme chimique — et il sera entendu ( du moins on fera semblant de l'entendre ). Alors que la Russie ne dispose pas de telles capacités aujourd'hui.
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