«Notre armée gagne et cela ne plaît pas à tout le monde», constate un ministre syrien

© Sputnik . Sergei Kuznetsov / Accéder à la base multimédiaПресс-конференция официальной сирийской делегации
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La cinquième réunion d'Astana sur le processus de paix syrien bat son plein dans la capitale du Kazakhstan.

Alors que la cinquième réunion d'Astana sur le processus de paix syrien bat son plein dans la capitale du Kazakhstan, le ministre syrien de la Réconciliation nationale Ali Haïdar évoque dans cette interview les attentes de Damas concernant ce cycle de pourparlers, les problèmes que rencontre la mise en place des zones de désescalade dont le principe avait été fixé en mai par les parties, les accusations visant les autorités syriennes concernant la préparation d'une attaque chimique et les perspectives des formats d'Astana et de Genève.

- Un nouveau cycle de négociations sur le processus de paix syrien a lieu actuellement à Astana. Quelles sont vos attentes?

Разрушенный район Хомса аль Хамидия - Sputnik Afrique
Deux nouvelles zones de désescalade en Syrie retenues à Astana
- Ces entretiens ont pour objectif de réduire le niveau de tension jusqu'à faire cesser la violence dans certaines régions de la Syrie afin de créer un terreau fertile pour la réconciliation nationale. Il est encore trop tôt pour dire que cet objectif a été atteint. Dans le même temps, je voudrais rappeler que les autorités syriennes, avec le soutien de leurs alliés, avaient fait un immense travail en ce sens avant la création du format d'Astana et avaient signé plusieurs accords de trêve dans plusieurs régions du pays. Dans le même temps, certains groupes financés depuis l'étranger ne souhaitent pas conclure d'accords. C'est pourquoi les agissements de plusieurs pays qui soutiennent des groupuscules armés sur le territoire syrien suscitent de nombreuses questions. Cela concerne notamment la Turquie, qui est l'un des garants des accords d'Astana. En particulier, nous nous demandons si ces zones ne deviendront pas un lieu d'ingérence voilée dans les affaires syriennes depuis l'extérieur, notamment de Turquie et du Qatar. Bien évidemment, nous ne pouvons pas accepter un tel scénario.

- Il y a quelques jours les USA ont accusé les autorités syriennes de préparer une attaque chimique. Des attentats ont récemment été commis à Damas, qui ont fait 20 victimes. Que pouvez-vous dire à ce sujet? Pensez-vous que c'était lié aux négociations d'Astana?

Turkish soldiers - Sputnik Afrique
Les zones de désescalade pourraient-elles donner un feu vert à une ingérence extérieure?
- C'est effectivement le cas. Depuis le début du conflit, avant chaque réunion importante — que ce soit à Moscou, à Genève, à Astana ou ailleurs — on assiste à une sérieuse escalade de la situation. Tout cela vise à durcir les exigences envers les autorités syriennes. On utilise des prétextes variés. Auparavant Damas avait été accusé d'aggraver la situation humanitaire, par exemple à Madaya et à Zabadani (30 km au nord de la capitale syrienne) ou encore à al-Waer (un quartier de Homs). En l'occurrence les Américains seraient au courant d'une prétendue préparation d'une attaque chimique. Dans le même temps, au niveau international il a été confirmé que la Syrie ne disposait plus du tout d'armes de ce type. Et même si cette arme était dans nos arsenaux, on imagine mal comment nous pourrions tirer profit de son usage. Notre armée gagne sur le plan militaire sans arme de destruction massive, et cela semble déplaire à certains. Tout comme le déroulement des négociations à Astana et à Genève.

- Parfois la Russie est accusée d'essayer, par le format d'Astana, de repousser à l'arrière-plan les négociations de Genève. Quelle est la position de la Syrie à ce sujet?

An Army of Glory fighter launches a BGM-71 TOW anti-tank missile at a Syrian government position during the 2017 Hama offensive. - Sputnik Afrique
«Tout le monde occidental arme les terroristes en Syrie»
- Avant tout, nous ne doutons pas du fait que la Russie est un pays ami. Depuis le premier jour elle a soutenu le peuple syrien. Et nous pensons que Moscou promeut tout format qui contribue au règlement de la crise en Syrie, aussi bien d'Astana que de Genève. Dans le même temps, sur la première plateforme on a déjà réussi à obtenir des résultats réels qui contribuent au processus de paix. Sachant que par son efficacité le format de Genève est incomparable.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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