Trump et Poutine: «Des rapports potentiellement constructifs»

© Sputnik . Kirill Kallinikov / Accéder à la base multimédiaЗаседание Совета федерации РФ
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Interview du sénateur russe Alexeï Pouchkov vendredi 7 juillet.

- Nous sommes à la veille de l'entretien entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump. Ils ne se connaissent pas encore personnellement, mais existe-t-il déjà des relations entre les deux dirigeants?

— D'après moi, Vladimir Poutine et Donald Trump ont des relations potentiellement constructives. Les deux présidents ont exprimé plusieurs fois leur disposition à une rencontre personnelle et à la normalisation des relations. Trump a dit à plusieurs reprises qu'il tenterait de s'entendre avec Poutine, qu'il n'existe aucun fatalisme dans le niveau actuel extrêmement bas des relations entre la Russie et les USA. Sauf que rien de concret n'a suivi. C'est pourquoi je qualifie ces relations de constructives, mais seulement potentiellement.

President Donald Trump meets with Russian President Vladimir Putin at the G20 Summit, Friday, July 7, 2017, in Hamburg - Sputnik Afrique
Poutine et Trump se rencontrent pour la 1re fois lors du G20
Je rappelle que le président américain a déjà rencontré les dirigeants de pratiquement toutes les puissances mondiales — de la Chine, du Japon, de l'Allemagne, du Royaume-Uni, de la France et de l'Inde. Alors que la rencontre avec Vladimir Poutine, initialement prévue pour ce printemps, a été constamment reportée, notamment à cause de la campagne antirusse hystérique lancée par les opposants de Trump, et par les ennemis de la Russie aux USA. Pendant presque six mois on a empêché Trump de rencontrer Poutine.

Mais la décision d'organiser un entretien en marge du G20 à Hambourg a tout de même été prise, et même les plus fervents opposants aux relations russo-américaines n'ont pas pu l'empêcher.

- On dit que les médias sont le quatrième pouvoir, mais ces derniers temps on a l'impression qu'ils sont le premier pouvoir aux USA…

Vladimir Poutine et Donald Trump - Sputnik Afrique
Poutine souhaite que la rencontre avec Trump soit fructueuse
- Non, les médias américains ne sont pas et n'ont jamais été le premier pouvoir. D'après moi, ils ne sont pas un pouvoir du tout. Quitte à déplaire aux rédacteurs en chef de CNN, du Washington Post, du New York Times et ainsi de suite. Il est évident pour moi qu'aux USA les médias servent principalement les différents groupuscules de pouvoir. La seule chose que je ne contesterais pas, c'est que les médias américains font partie de puissants groupuscules de pouvoir et de clans politiques.

- Les sanctions antirusses ont été récemment prolongées en Union européenne. Et comme toujours, elles sont associées à l'accomplissement des accords de Minsk. Comment sortir de ce cercle vicieux?

— D'après moi, Bruxelles ne prolonge pas les sanctions à cause des accords de Minsk mais parce que c'est une sorte de dénominateur commun minimal pour tous les pays de l'UE. Cette dernière est confrontée aujourd'hui à de nombreuses divergences — sur les pouvoirs de Bruxelles, sur les quotas de migrants… L'UE songe à d'éventuelles sanctions contre la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie et la Slovaquie qui ne souhaitent pas accueillir de réfugiés. Et si l'UE soumettait au débat la question des sanctions, la scission serait inévitable. Parce que plusieurs pays, comme la Hongrie, l'Italie, la Grèce, la Slovénie, Chypre, l'Autriche, l'Espagne et la Slovaquie pourraient s'y opposer. La chancelière allemande Angela Merkel, qui est le leader tacite de l'UE, ne souhaite pas une telle division, c'est pourquoi les sanctions sont prolongées automatiquement. Ce n'est plus de la politique, c'est de l'inertie politique.

Donald Trump - Sputnik Afrique
Trump veut une coopération plus étroite avec Moscou, selon un officiel américain
- Récemment le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a notifié le secrétaire général du Conseil de l'Europe Thorbjorn Jagland de l'intention de Moscou de suspendre ses cotisations pour 2017 jusqu'au rétablissement à part entière des pouvoirs de la délégation russe. D'après vous, y a-t-il un sens pour la Russie de poursuivre sa participation au travail de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE)?

— Aujourd'hui, il n'y en a plus aucun. Les forces antirusses y ont pris le dessus et dans ces conditions le retour de la Russie à l'Assemblée parlementaire n'est pas dans notre intérêt.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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