Libye: les anciens alliés du maréchal Haftar se retourneraient contre lui

© REUTERS / Philippe WojazerKhalifa Haftar
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Les succès du maréchal Khalifa Haftar au début de l'été, auraient cédé place cet automne aux échecs militaires et au renforcement de la pression politique aussi bien des opposants intérieurs que de certains pays occidentaux.

Tandis que le représentant spécial du secrétaire général de l'Onu pour la Libye Ghassan Salamé s'efforce d'accélérer le processus de paix, de nombreux acteurs du pays et même ceux qui parlent depuis longtemps de l'absence d'alternative au règlement pacifique du problème libyen tentent de parvenir à leurs fins par la force militaire. Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

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En témoigne la récente opération commandée par le chef du district militaire Ouest Osama al-Juwaili, nommé à ce poste par le Conseil présidentiel de Fayez el-Sarraj. L'objectif officiel de cette opération lancée le 1er novembre était de rétablir l'ordre dans une zone au sud-ouest de Tripoli, devenue une sorte de bastion pour les bandes terrorisant la population locale. Les unités du Conseil militaire de Zentan ont également participé à cette opération. Puisque ce groupe était connu en Tripolitaine comme l'un des rares à être loyal envers le maréchal Haftar, certains pensaient que l'opération était organisée à son initiative. Mais quand les combattants de Zentan ont bombardé avec l'artillerie les casernes et les positions de la 4e brigade de l'Armée nationale libyenne (ANL), il est devenu évident que les anciens alliés de Haftar avaient retourné leurs armes contre lui, et que la lutte contre le crime n'était qu'un prétexte pour lancer les opérations contre les opposants politiques.

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La défaite de la 4e brigade de l'ANL à l'ouest et au sud-ouest de Tripoli et la trahison de Haftar par le groupe de Zentan a soudainement changé l'équilibre des forces et une nouvelle configuration militaro-politique s'est instaurée. Une nouvelle alliance est en cours de formation, qui pourrait inclure les forces qui étaient auparavant ralliées aux groupes concurrents et même ennemis.

Ce qui soulève plusieurs questions. Premièrement, à quel point cette alliance sera-t-elle solide? Le passage du Conseil militaire de Zentan du côté des ennemis d'autrefois et le changement soudain d'alliés apportent une réponse sans équivoque à cette question — qui plus est, cela arrive assez souvent en Libye. Deuxièmement, en prenant de telles forces sous son commandement, Osama al-Juwaili ne voudra-t-il pas jouer son propre jeu?

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L'échec de Haftar à l'ouest de Tripolitaine intervient alors que les djihadistes s'activent près de Benghazi. A cela contribue également le retour de nombreux terroristes qui ont combattu dans les rangs de Daech en Syrie et en Irak. Pour Haftar, c'est d'autant plus douloureux que très récemment il avait solennellement annoncé avoir supprimé à tout jamais les djihadistes à Benghazi. Aujourd'hui, l'ANL doit de nouveau les combattre. Le maréchal est aujourd'hui en mauvaise posture.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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