Pourquoi la troisième intifada n'aura pas lieu

© REUTERS / BeawihartaDonald Trump
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La déclaration du président américain Donald Trump sur la reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d'Israël n’est restée un scoop que pendant trois jours.

Certains présageaient une explosion régionale, une vague d'attentats, la fin du processus de paix après la décision de Trump sur Jérusalem. Mais toute cette colère s'est atténuée depuis une semaine, laissant la place à la reconnaissance de Jérusalem-Est comme la capitale d'un État qui n'existe toujours pas, écrit lundi le quotidien Kommersant.

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Mais qu'a annoncé le président américain en réalité? Quel est le sens du décret signé par la Maison blanche? Essentiellement que les États-Unis reconnaissent Jérusalem comme la capitale israélienne et lancent les préparatifs du transfert de leur ambassade depuis Tel-Aviv.

Donald Trump a avancé des arguments en faveur de cette décision. Il est, selon lui, important de «reconnaître les réalités», et le fait que ses prédécesseurs aient pendant 20 ans trouvé des prétextes pour s'en abstenir «résulte soit d'un manque de courage, soit de la certitude erronée du caractère inopportun de telle décision». D'après Trump, il était «déjà grand temps de le faire». Qui plus est, «toutes les institutions publiques principales d'Israël se trouvent à Jérusalem et tout État souverain a le droit de choisir sa capitale».

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Ces arguments simples et logiques — ce qui est typique de Trump — dissimulent pourtant certains détails qui n'ont pas été mentionnés dans son discours au coin du feu à la Maison blanche. Notamment, sa décision n'est en rien une nouveauté: la majorité écrasante des deux chambres du parlement américain a déjà adopté en octobre 1995 la loi sur l'ambassade américaine en Israël, le «Jerusalem Embassy Act (JEA)».
Autrement dit, tout a été décidé il y a 22 ans. Ne manquait plus que l'action formelle de transférer l'ambassade. Jusqu'ici les présidents américains gelaient la mise en œuvre du JEA par leur veto tous les six mois depuis mai 1999 — Donald Trump n'a pas fait exception à cette règle au début de son mandat.

Peu de personnes ont remarqué que la Russie avait annoncé sa volonté de reconnaître Jérusalem comme la capitale israélienne bien avant les USA. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, s'était déjà exprimé dans ce sens en avril. Il a pourtant souligné que la Russie reconnaîtrait Jérusalem-Ouest comme la capitale israélienne après que Jérusalem-Est soit devenue la capitale palestinienne.

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Ce qui est absolument inconcevable pour les Israéliens, qui ne peuvent pas accepter le partage de Jérusalem pour au moins trois raisons.

Premièrement, un État souverain qui fait partie de la communauté internationale et existe depuis près de 70 ans ne peut pas faire dépendre le statut de sa capitale de l'apparition d'un État qui n'existe pas et n'existera probablement jamais.
Deuxièmement, le partage de Jérusalem entre Est et Ouest ne peut pas, selon Israël, résoudre le conflit. Au contraire, il ne fait que le perpétuer.

Enfin, dans l'esprit des Israéliens, Jérusalem est la capitale unie et indivisible d'Israël. Tout gouvernement israélien tient à cette formule s'il ne veut pas échouer.

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Autrement dit, il est tout simplement impossible de partager la ville pour des raisons physiques, morales, religieuses ou étatiques. Si l'on maintenait donc le partage de Jérusalem en tant que condition de la paix, cette dernière sera inaccessible.

C'est exactement ce que voulait dire Donald Trump en soulignant dans sa déclaration que le renoncement aux tentatives de forcer Israël à modifier le statut de Jérusalem pourrait faire avancer le processus de paix. Il a donc tout simplement exclu cette condition impossible de l'objectif qu'il s'est fixé et fixera probablement aux Israéliens: atteindre la paix avec les Palestiniens.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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