La défense antiaérienne syrienne à l'épreuve des missiles israéliens

© Sputnik . Mikhail Voskresenskiy / Accéder à la base multimédiaDamas
Damas - Sputnik Afrique
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La défense antiaérienne syrienne a paré une attaque de missiles israéliens contre un site militaire près de Damas, a rapporté le commandement de l'armée de l'air syrienne. Israël n'a pas commenté cet incident. Selon des informations non confirmées, les Israéliens auraient attaqué la Syrie plusieurs dizaines de fois ces dernières années.

La dernière attaque remontait au 9 janvier. Cette fois, l'offensive a été lancée le lendemain de la visite du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la frontière israélo-syrienne, où il avait adressé à ses voisins l'avertissement de «ne pas mettre à l'épreuve les Israéliens». Selon le quotidien Kommersant.

Des avions israéliens ont attaqué un site militaire aux abords de Damas depuis l'espace aérien libanais. «Nos moyens de défense antiaérienne ont ouvert le feu sur les cibles et ont détruit la plupart des missiles», selon des militaires syriens cités par l'agence de presse SANA.

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D'après les médias syriens, la frappe visait le quartier Jamraya à 10 km de Damas, où se situent plusieurs sites militaires ainsi que les unités d'un centre de recherche frappé par les sanctions des USA et de la France pour son rôle présumé dans la production de l'arme chimique. Les renseignements occidentaux affirment que les Syriens y développent actuellement différents missiles et des armes interdites. Les Israéliens avaient déjà attaqué ce centre en 2013, et une autre attaque avait eu lieu en décembre dernier.

Les autorités syriennes pensent que les «Israéliens encouragent les terroristes qui continuent de bombarder Damas», se référant aux informations sur la coopération d'Israël avec des groupes d'opposition syriens. Israël ne fait aucun commentaire, ni sur les attaques ni sur les liens avec telles ou telles forces en Syrie.

«Il est important pour Israël que tout ce qui se passe en Syrie ne se reflète pas sur sa sécurité — telle qu'il la conçoit», explique Irina Zviaguelskaïa de l'Institut d'études orientales affilié à l'Académie des sciences de Russie. D'après l'experte, les adversaires d'Israël sont l'Iran, le groupe libanais chiite Hezbollah et l'armée syrienne — «notamment quand il est question de l'élaboration d'armes non conventionnelles». «Israël montre à toutes les parties qui combattent en Syrie ou participent au règlement du conflit qu'il a aussi ses propres intérêts dans ce pays», estime-t-elle.

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Les autorités israéliennes parlent constamment de la menace croissante de l'influence iranienne en Syrie, aussi bien directe qu'à travers le Hezbollah qui agit activement sur le territoire syrien. Ce thème a été également évoqué durant le dernier entretien du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec le président russe Vladimir Poutine à Moscou la semaine dernière. La Russie ne promet rien officiellement aux Israéliens mais on peut remarquer qu'elle n'empêche pas les attaques israéliennes même si elle contrôle l'espace aérien syrien.

La veille de la dernière attaque, Benjamin Netanyahu s'était rendu sur le plateau du Golan — qui appartenait à la Syrie jusqu'en 1967 et qui est considéré comme un «territoire occupé». Selon les médias israéliens, l'objectif de cette visite consistait à inspecter la situation à la frontière nord. Les représentants du commandement militaire ont également évoqué l'activité de l'Iran en Syrie, ainsi que l'information sur la conception de missiles qui devrait être mise en place par le Corps des Gardiens de la révolution islamique au Liban.

«Nous voulons la paix, mais nous sommes préparés à faire face à n'importe quel scénario et je ne conseille à personne de nous mettre à l'épreuve», a déclaré le premier ministre pendant sa visite.

«La visite de Netanyahu s'inscrit dans la politique de mise en garde pratiquée par Israël vis-à-vis de l'Iran et du Hezbollah», a déclaré Meir Kraus de l'Institut de Jérusalem pour les études d'Israël. C'était également le message envoyé par les bombardements contre le territoire syrien, estime l'expert. Selon lui, Israël se limitera aux frappes périodiques et ne déclenchera pas de guerre à sa frontière nord si ses avertissements étaient entendus.

La visite de Benjamin Netanyahu sur le plateau du Golan intervenait sur fond d'aggravation de la situation à la frontière israélo-libanaise, car Israël et le Liban se disputent le plateau pétrolier et gazier en Méditerranée. Le Hezbollah a promis de «tout faire pour protéger l'intégrité territoriale du Liban, aussi bien sur terre qu'en mer».

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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