Un demi-million de morts: 7 ans de guerre en Syrie

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Il y a exactement 7 ans, à la mi-mars 2011 le conflit a commencé en Syrie. Un demi-million de personnes ont été tuées depuis. Plus de la moitié de la population d'avant-guerre de la Syrie a quitté son foyer. Une génération d'enfants qui n'ont rien connu d'autre que la guerre a grandi.

D'innombrables fractions militaires de différents niveaux de radicalisation qui combattaient Bachar al-Assad et s'affrontaient entre eux étaient apparues à l'aube du conflit, se souvient Gazeta.ru. Sur ce fond est apparu Daech, l'un des groupes terroristes aux effectifs les plus nombreux et les plus cruels de l'histoire contemporaine. L'ascension de Daech s'est produite en 2014 quand les terroristes se sont emparés d'une grande partie des territoires syriens et irakiens pour y proclamer un «califat». Selon Gazeta.ru.

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En automne 2014, l'aviation de la coalition internationale menée par les USA (agissant sans l'accord du gouvernement syrien) a commencé à bombarder les territoires contrôlés par Daech. Un an plus tard, la Russie a lancé une intervention en Syrie après que le président syrien lui a demandé son assistance.

Le tournant de la guerre, qui a changé l'équilibre des forces au profit de Bachar al-Assad, a été la bataille pour l'Est d'Alep, libéré entièrement des terroristes grâce à l'armée de terre soutenue par l'aviation russe et l'Iran.

«Les civils reconstruisent les villes détruites par leurs propres moyens», témoigne une habitante d'Alep. Aujourd'hui, avec d'autres habitants, elle répare une école détruite.

En sept ans, le conflit en Syrie s'est transformé: la composition des États impliqués, le rôle et le caractère de l'influence extérieure ont changé, la situation politique intérieure s'est déformée, le facteur de l'islamisme ou de l'islam politique est devenu différent, dans une certaine mesure. «La spécificité locale a commencé à prédominer. Le conflit est retourné à une confrontation entre les les acteurs traditionnels qui déterminaient la situation dans la région auparavant, à son état d'avant 2011, c'est-à-dire qu'il est redevenu un conflit entre les groupes ethniques et confessionnels, estime le professeur du Haut collège d'économique Grigori Loukianov, expert du Conseil russe pour les affaires internationales.

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Selon lui, le «régime a montré sa capacité à survivre. On a vu que de nombreux acteurs étaient intéressés par son maintien, ainsi que par le modèle qu'il propose».

Sur le plan militaire, la Syrie constitue actuellement une catastrophe humanitaire, mais à l'heure actuelle il devient évident que la probabilité d'éclatement du pays s'est éloignée, voire a disparu, estime Grigori Loukianov.

«Il est évident aujourd'hui qu'une grande partie des acteurs intérieurs et extérieurs souhaite le maintien d'une Syrie intègre. Mais comme la majorité des acteurs ne peuvent pas imposer leur volonté aux autres, cela les pousse à coopérer», précise l'expert.

La guerre influence directement le milieu de vie de l'homme et menace le retour de la Syrie à la vie normale, note-t-il.

«La population ne peut pas simplement revenir pour rétablir le niveau de vie et le niveau de développement socioéconomique d'avant-guerre. Cela pourrait conduire à l'apparition, hormis le problème des réfugiés palestiniens insoluble à long terme, d'un autre problème à long terme qui est celui des réfugiés syriens qui influencent directement la situation dans les pays frontaliers de la Syrie (le Liban, la Jordanie et la Turquie)», explique-t-il.

L'alliance entre la Russie, la Turquie et l'Iran

L'une des conséquences de la crise syrienne a également été l'apparition d'alliances comme celle de la Russie avec l'Iran, ainsi que celle de la Russie avec la Turquie.

«Le conflit syrien, tout comme tout autre conflit dans la région, représente d'une part un danger, et de l'autre une opportunité de changer quelque chose pour le mieux», déclare Grigori Loukianov.

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Le non-règlement du conflit en Syrie, qui dure depuis plus de 7 ans, montre la faiblesse croissante tant bien des institutions internationales que des structures régionales qui ne peuvent pas réagir en adéquation et rapidement à de tels problèmes, estime la conseillère du directeur de l'Institut russe de recherches stratégiques Elena Souponina.

«Cela montre une fois de plus que ni l'Onu ni la Ligue arabes n'arrivent à gérer les nouveaux défis. Cependant, à court terme, aucune structure alternative ne sera créée et les formats qui apparaîtront seront plutôt situationnels et tactiques que stratégiques», pense-t-elle.

«Les événements ont montré que des forces influençant la situation étaient présentes dans la région. C'est avant tout l'Iran, la Turquie et Israël. Mais on ne peut pas encore parler de nouvelles alliances. La situation est trop instable», conclut-elle.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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