Pourquoi les Brics créent un Forum des services de renseignement

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Les représentants du secteur de la défense des pays des Brics, réunis dans la ville sud-africaine de Durban, ont décidé de créer un Forum des services de renseignement.

Cette proposition découle de la menace représentée par la volonté des États-Unis de construire un monde unipolaire dont ils seraient à la tête.

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Il est encore difficile de s'imaginer à quoi ressemblera le Forum des services de renseignement des Brics en pratique, écrit mardi le site d'information Vzgliad. Dans son discours, le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev a essentiellement évoqué la menace de l'hégémonie de «certains pays» dans les affaires internationales, et non concrètement de la coopération entre les communautés du renseignement des Brics, même s'il en a souligné l'importance.

«Il ne serait pas exagéré de dire que la stabilité régionale, mais également mondiale, dépend de la capacité des Brics à régler rapidement les questions évoquées aujourd'hui. Il reste de nombreuses lignes de démarcation dans le monde, limitant les capacités de développement non seulement des cinq États membres, mais également de toute l'humanité», a noté le représentant russe.

Et de poursuivre: «Les Occidentaux, USA en tête, arguent que l'abandon de l'ordre mondial libéral conduirait au chaos. Ils utilisent différents moyens de pression pour faire passer cette idée: économique, médiatico-psychologique et militaro-politique». Nikolaï Patrouchev a constaté que la formation d'un ordre mondial polycentrique plus juste se déroulait avec beaucoup de difficultés, mais que la Russie s'efforçait d'empêcher la dégradation des relations internationales et avait conscience de sa responsabilité pour le maintien de la stabilité mondiale.

«Cependant, cette tâche ne peut pas être réglée tant que la communauté mondiale ne sera pas unanime sur plusieurs autres questions cruciales soulevées pendant la réunion. Tant que des foyers de conflit persisteront dans chaque région du monde et que certains acteurs continueront de remplir leurs propres objectifs géopolitiques sans tenir compte des intérêts d'autres pays, la pertinence des décisions communes des Brics ne fera que grandir», a conclu Nikolaï Patrouchev.

(L-R) Russia's Foreign Affairs Minister Sergei Lavrov, India's External Affairs Minister Sushma Swaraj, South African Minister of International Relations and Cooperation Lindiwe Sisulu, China's Minister of Foreign Affairs Wang Yi and Brazil's Vice Minister of Foreign Affairs Marcos Galvao hold hands after concluding a BRICS foreign affairs ministers' meeting at the OR Tambo Building in Pretoria on June 4, 2018. The BRICS foreign affairs ministers are meeting in preparation for the full heads of state summit between July 25 and 27. - Sputnik Afrique
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A Durban, il n'était pas question de la création d'un certain «organe de renseignement» supranational. Les interlocuteurs ne parlaient d'ailleurs pas du renseignement dans le sens habituel du terme. Et c'est logique: une coopération directe, disons, entre le Service des renseignements extérieurs de la Russie (SVR) et les structures similaires de l'Inde et du Brésil est impossible, même théoriquement.

Le terme «renseignement» sous-entendait, dans ce contexte, des notions assez générales liées uniquement aux choses qui tombent plutôt sous la définition de l'«activité policière» — la lutte contre le trafic de stupéfiants, le blanchiment d'argent, la cybercriminalité et d'autres activités qui relèvent de la responsabilité des structures compétentes de la police criminelle. Certaines opérations dans ce domaine pourraient contenir des éléments de renseignement (recueil et analyse des données générales, l'infiltration, etc.) mais il ne s'agit tout de même pas de renseignement politique.

En revanche, dans son intervention, Nikolaï Patrouchev a tenté de trouver une base idéologique commune qui permettrait de coordonner les actions des cinq membres en matière de sécurité mondiale. Le responsable russe a défini les risques et les défis pour les Brics en citant de manière voilée les sources de ces menaces et en avançant des propositions pour les minimiser à l'échelle mondiale. Il s'agit donc d'une ébauche idéologique, et non d'une décision pratique de partager les résultats du travail de renseignement.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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