Les analystes s'interrogent: le Président américain commence-t-il à prendre conscience de la gravité des conséquences de sa décision pour le Proche-Orien et la sécurité des USA ou fait-il simplement une concession à ses opposants afin d'atténuer les différends et imposer sa décision?
Le sénateur Lindsay Graham affirme que le retrait des unités américaines constituerait une «grande victoire pour Daech*, l'Iran, Bachar el-Assad et la Russie». Mais ce sont les démissions du chef du Pentagone James Mattis (20 décembre), du représentant spécial pour la lutte contre Daech* Brett McGurk (22 décembre) et du vice-amiral Kevin Sweeney, chef de l'appareil du Pentagone (5 janvier) qui ont fait le plus de bruit. James Mattis a directement parlé de «différends globaux» avec le Président sur la Syrie.
Par contre, les décisions du locataire de la Maison-Blanche vis-à-vis de la Syrie sont publiquement approuvées par de nombreux démocrates. Le congressiste de Californie Ro Khanna souligne que les forces américaines se trouvent en Syrie non seulement sans mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, mais également sans résolution du Congrès américain.
Face aux divergences manifestes au sein de son équipe concernant la Syrie, Donald Trump mise pratiquement sur son unique collaborateur loyal: James Jeffrey. Ce dernier sera chargé de mettre en application le retrait du contingent de Syrie, ce qui signifie l'abandon total de la stratégie présentée en août par l'administration.La presse européenne résume les craintes des Européens: les actions des USA pourraient entraîner la renaissance de Daech*, le massacre des Kurdes, de nouvelles vagues de réfugiés en Europe et des «avantages stratégiques» pour la Russie.
Le 20 décembre déjà, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et le Danemark ont exprimé au niveau ministériel leur désapprobation du plan de Donald Trump. Quelques jours plus tard, la position de la France a été réaffirmée par Emmanuel Macron qui a déclaré que le contingent français maintenait sa présence en Syrie pour apporter un soutien aux partenaires de la coalition sur le terrain — c'est-à-dire aux Kurdes et aux rebelles syriens. Pour sa part, le chef de la diplomatie danoise Anders Samuelson a appelé les pays de l'UE à inciter de manière coordonnée la Maison-Blanche à «changer d'avis sur la Syrie».
*Organisation terroriste interdite en Russie
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.
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