Comment la mafia arabe «étend ses tentacules» en Allemagne

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Au moins six policiers de Berlin auraient collaboré avec des clans criminels arabes en leur fournissant régulièrement des informations de différente nature. Les experts soulignent que les mafieux du Moyen-Orient rémunèrent sans doute bien mieux les services des forces de l'ordre que l'État allemand.

Thomas Wüppesahl, retraité de la police berlinoise, a déclaré à la radio Rundfunk Berlin-Brandenburg que pour les policiers ayant collaboré avec des criminels arabes, les relations avec ces clans s'étaient avérées plus importantes que le service pour l'État de droit, cite le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Selon lui, cela découle des exigences insuffisantes lors du recrutement dans les forces de l'ordre et de la mauvaise qualité de l'enseignement à l'académie allemande de police. D'après Thomas Wüppesahl, parmi les policiers qui font actuellement leurs classes, beaucoup n'auraient pas été recrutés il y a 20 ou 30 ans.

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Toutefois, un avocat berlinois a révélé à Nezavissimaïa gazeta que les clans criminels payaient certainement mieux leurs complices que l'État, ce qui pourrait probablement expliquer ce qui s'est produit.

L'hebdomadaire Der Spiegel a publié un article sur l'activité des clans criminels arabes en Allemagne, qui font la loi dans les rues des villes depuis des années. Ils gagnent de l'argent avec des méthodes mafieuses traditionnelles: trafic de drogues, prostitution, jeu, vol, assassinats commandités, extorsion sous prétexte de protéger les petites entreprises, ou encore blanchiment d'argent.

Parmi les crimes les plus retentissants: le vol de la plus grande pièce d'or au monde, d'une valeur de 3,75 millions d'euros (et ce n'est que la valeur de l'or en soi) au musée national de Berlin Bode-Museum. On suppose que les criminels ont réussi à la faire fondre.

Les grands clans criminels arabes ont fait leur apparition en Allemagne dans les années 1980. Il s'agissait alors de ressortissants libanais ayant fui les horreurs de la guerre civile. Selon les criminalistes, il est particulièrement difficile de démanteler ces groupes car ils ne sont composés que de ressortissants du monde arabe, ayant souvent des liens familiaux. C'est pourquoi l'infiltration d'informateurs policiers est pratiquement vouée à l'échec.

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Les membres des clans étudient le mode de vie des policiers berlinois, notamment de ceux qui travaillent dans les unités responsables de la lutte contre le crime organisé. Sans un indicateur de l'intérieur, il serait probablement impossible d'obtenir de telles informations. De plus, indique l'hebdomadaire, les criminels suivent les policiers en filature, c'est pourquoi après leur travail ces derniers doivent changer de moyen de transport afin de ne pas conduire les criminels jusqu'à leur adresse.

Le Spiegel se demande comment cela est devenu possible. D'après les experts de l'hebdomadaire, l'absence de législation efficace, le manque d'équipements informations et le nombre réduit d'effectifs a fait obstacle à la lutte contre la criminalité organisée arabe. A Berlin, où les clans sont particulièrement actifs, les autorités économisaient encore récemment sur les spécialistes. De plus, le thème de la criminalité arabe, étroitement lié à la migration, a longtemps été impopulaire chez les hommes politiques. C'est ce que Sebastian Fiedler, responsable du syndicat de la police criminelle, a directement déclaré à l'hebdomadaire.

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Toutefois, les mœurs ont changé. L'Office fédéral de la police criminelle a créé en novembre 2018 un groupe spécial appelé «Criminalité de clan». Andreas Geisel, ministre régional de l'Intérieur du Land de Berlin, a l'intention de se rendre à Beyrouth pour déterminer le statut des membres des clans libanais sévissant en Allemagne et entreprendre les démarches nécessaires pour les expulser d'Allemagne.

Cependant, estime l'hebdomadaire, le succès de la lutte contre la criminalité de clan dépendra principalement de la capacité des autorités allemandes à offrir aux jeunes membres des clans une perspective de sortie de la communauté criminelle afin de commencer une nouvelle vie. Car travailler pour 400 euros par mois en tant qu'étudiant dans une entreprise berlinoise est une chose, mais recevoir ces mêmes 400 euros pour un service rendu au clan en est une autre.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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