Les opérations humanitaires, «Cheval de Troie» des USA au Moyen-Orient?

© Sputnik . Andrey Stenin / Accéder à la base multimédiaL’aide humanitaire russe en Syrie intensifiée sur fond de cessez-le-feu
L’aide humanitaire russe en Syrie intensifiée sur fond de cessez-le-feu - Sputnik Afrique
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La préparation du retrait des troupes américaines de Syrie n'empêche pas les États-Unis de mener dans ce pays une politique ferme contre les plans humanitaires de Damas et de Moscou. Cette approche, selon les experts, s'inscrit dans la nouvelle stratégie du «Cheval de Troie» du Pentagone.

Selon le général Valeri Guerassimov, chef d'état-major des forces armées russes, «la stratégie US du "Cheval de Troie" consiste en un usage actif du potentiel de protestations de la "cinquième colonne" afin de déstabiliser la situation tout en frappant avec les armes de haute précision les sites les plus importants dans le pays que Washington compte agresser», écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

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D'après le général Iouri Netkatchev, expert militaire, on peut observer tout cela actuellement en Syrie, où les combattants de l'opposition irréconciliable soutenue par les USA sert de «cinquième colonne» aux Américains: «A plusieurs reprises, le Pentagone et ses alliés, notamment Israël, ont attaqué avec des armes de haute précision les sites des terroristes, mais aussi les positions des forces gouvernementales syriennes afin de déstabiliser la situation et de réduire l'opérationnalité des forces subordonnées à Damas.»

Le général est convaincu que le Pentagone applique à présent cette stratégie avec le camp de Roukban, où sont détenus près de 40.000 de réfugiés syriens au cœur de la zone d'al-Tanf de 55 km illégalement occupée par les Américains en Syrie.

Comme l'a annoncé le général Mikhaïl Mizintsev, chef du Centre national de gestion de la défense de Russie, la situation des réfugiés dans le camp est «insupportable et continue de se détériorer». Selon les informations du Comité international de la Croix-Rouge, la plupart des habitants du camp «ont exprimé lors d'un sondage leur volonté de quitter la zone d'al-Tanf et de revenir dans leur foyer».

Malgré tout, samedi dernier, les États-Unis ont rejeté la demande de la Russie et de la Syrie de laisser passer dans la zone d'al-Tanf des moyens de transport pour évacuer les réfugiés. Le général Mizintsev pense que les Américains ont agi ainsi pour ensuite prétendre les défendre contre les répressions du «régime syrien». C'est en effet le principal argument justifiant la présence des forces américaines sur place.

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Les informations «obtenues par Damas des représentants amicaux des renseignements irakiens» témoignent également du soutien de la «cinquième colonne» par les Américains en Syrie. Les sources militaires ont rapporté que «200 combattants de Daech*, qui s'étaient rendus près de la ville d'Al-Bagouz Faqani sur la rive Est de l'Euphrate, ont été envoyés via la Jordanie à al-Tanf, sous la protection des militaires américains. Leur objectif pourrait être d'organiser des actes de sabotage contre les unités gouvernementales syriennes situées le long du périmètre de la zone de 55 km contrôlée par les USA.»

Selon ces même informations, plusieurs centaines de terroristes auraient été secrètement envoyés par les militaires américains par petits groupes de l'autre côté de l'Euphrate sur le territoire syrien depuis l'Irak: «Leurs familles ont été transportées en tant qu'otages par les Américains au camp d'al-Khol, dans la province de Hassaké».

«Si les cellules de Daech* s'activaient à nouveau, cela pourrait entraîner une présence à long terme des pays de la coalition menés par les USA en tête en Syrie. Et il ne faut certainement pas s'attendre à la remise des territoires occupés au régime de Bachar el-Assad à court terme», affirme le colonel Chamil Gareev, expert militaire.

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D'après lui, «il existe toujours un risque de déstabilisation en Syrie» car Daech* et d'autres groupes terroristes ont franchi la rive ouest de l'Euphrate contrôlée par Damas et se sont également installés dans la zone de désescalade d'Idlib, où vivent près de 3 millions de personnes.

«Les terroristes organisent tous les jours des provocations contre les forces gouvernementales. Et le ministère russe de la Défense a déclaré à plusieurs reprises que les terroristes pouvaient utiliser l'arme chimique dans la région afin d'en accuser ensuite le gouvernement d'el-Assad. Les USA pourraient s'en servir comme prétexte pour relancer les bombardements contre les sites militaires syriens avec des missiles de haute précision et des bombes aériennes», estime Chamil Gareev.

Comme l'a annoncé samedi Valeri Guerassimov, la Russie est prête à répondre à de telles stratégies américaines. Selon lui, cette réaction s'appuie sur la «stratégie de défense active» qui, compte tenu du caractère défensif de la doctrine militaire russe, prévoit un ensemble de mesures pour la neutralisation préventive des menaces à la sécurité de l'État. «Nous devons devancer l'adversaire dans le développement de la stratégie militaire, avoir un pas d'avance», a ajouté le général.

Bien sûr, il est peu probable que la «stratégie de défense active» soit utilisée par la Russie en Syrie directement contre les États-Unis. Mais ce sera certainement le cas contre les combattants de Daech* et d'autres groupes terroristes illégaux soutenus par ces derniers.

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Deux bataillons de police militaire travaillent actuellement en Syrie pour remplir des missions de maintien de la paix et d'autres tâches humanitaires. Il se pourrait que des opérations humanitaires soient prévues avec leur participation, à l'instar de celles qui ont eu lieu dans des zones de conflit près de Damas et au nord du pays. A cet égard, Valeri Guerassimov a déclaré samedi qu'une «nouvelle forme d'utilisation des forces armées avait été élaborée et testée en Syrie: une opération humanitaire». Et de préciser qu'«à Alep et dans la Ghouta orientale il a fallu rapidement planifier et organiser des activités pour le retrait de la population civile de la zone de conflit tout en remplissant les missions pour défaire les terroristes».

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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