Le guide suprême iranien serait en quête de changement à la tête de l'Iran

© AP Photo / Office of the Supreme Leader of IranLe guide suprême iranien Ayatollah Ali Khamenei
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Le début du mois de mars a été marqué par de grandes intrigues politiques en Iran. A peine l'agitation autour de la démission du ministre des Affaires étrangères Javad Zarif s'était-elle calmée que le ministre de la Justice Sadeq Amoli Larijani, représentant d'un puissant clan politique et familial iranien, donnait soudainement sa démission.

L'ayatollah Ali Khamenei a décidé de remplacer le ministre iranien de la Justice par Ebrahim Raïssi, qui a été nommé quelques jours plus tard à encore un poste à responsabilités dans le système politique iranien: celui de vice-président de l'Assemblée des experts, un organe qui, en plus d'élire le leader suprême du pays, contrôle également son activité, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

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Et si l'histoire de la démission de Javad Zarif ressemble davantage à une farce qu'à une intrigue, celle de l'ascension fulgurante d'Ebrahim Raïssi au sommet du pouvoir iranien est bien plus sérieuse, selon le journal. A tel point que les observateurs sont allés jusqu'à croire que le guide suprême iranien Ali Khamenei avait lancé l'opération «Successeur» avec le nouveau dirigeant du système judiciaire iranien comme héros principal.

L'intrigue est renforcée par le fait qu'Ali Khamenei a décidé de limoger Sadeq Larijani après avoir pris connaissance du rapport d'Ebrahim Raïssi sur l'état du système judiciaire et les solutions pour améliorer son efficacité. Mais tout prête à croire que le contenu réel de ce document était bien plus large, profond et incisif que son nom. Et qu'il nécessitait une réaction rapide, notamment en matière de ressources humaines.

La résistance de l'Iran en cette période difficile ne pourra tenir que si le consensus social entre les autorités du pays et la population est solide. Or le respect de la justice pose aujourd'hui problème en Iran, notamment depuis le début du second mandat présidentiel de Hassan Rohani, affirme le quotidien. Ni l'administration présidentielle actuelle ni le pouvoir judiciaire ne peuvent remédier à l'épidémie de corruption autrement que par des annonces de nouvelles «campagnes de lutte» intransigeantes et sans compromis.

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Des réformes sont nécessaires. Une partie de l'élite dirigeante n'a aucune envie de le faire. Ce qui n'est pas le cas d'Ebrahim Raïssi, qui dispose d'un puissant soutien de ceux qui contrôlent réellement l'Iran: la chancellerie du guide suprême, une grande partie du clergé et le Corps des gardiens de la révolution islamique.

C'est donc lui qui est proposé aujourd'hui à la société par l'élite iranienne en tant que futur dirigeant éventuel du pays. On ignore pour l'instant s'il restera longtemps dans ce rôle. Mais il a toutes ses chances, conclut le quotidien. 

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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