Guerre libyenne 2.0: espions morts, État islamique… et un résultat différent?

GUERRE LIBYENNE 2.0: ESPIONS MORTS, L’ETAT ISLAMIQUE…ET UN RÉSULTAT DIFFÉRENT?
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On entend relativement peu parler de l’autre front de la guerre contre l’État islamique qui se trouve actuellement en Libye. Tout comme la situation en Syrie d’il y a quelques années, c’est un conflit qui risque de déborder très vite et d'occuper le devant de la scène.

Alors ça vaut le coup de bien comprendre ce qui se passe maintenant et ce que cela pourrait suggérer pour l'avenir.

INVITE: Mansouria Mokhefi est conseillère spéciale pour le monde arabe à l'Institut français des relations internationale et professeure en relations internationales à la New York University.

Quel bilan donner à la sécurisation de la Libye par la France?

"La France ne peut pas être présente partout, ni être le gendarme: elle est déjà présente au Mali, sans être soutenue par personne. L'économie française ne permet pas le déploiement de tous ces moyens, et l'armée n'a pas tous ces moyens. L'armée française fait face à des défis internes. Elle ne peut pas être partout. La France devrait s'en rendre compte. Il aurait mieux valu que cela soit les USA qui soient en Libye." 

La France doit pouvoir remplacer ses soldats par des intérêts économiques.

"Aucun industriel ne va investir dans un pays aussi chaotique que la Libye; il faut d'abord une certaine stabilité. Les gouvernements successifs sont soutenus par des milices qui s'entre-tuent; des groupes terroristes transnationaux en ont fait leur base. La France œuvre à une stabilisation pour redéployer ses intérêts."

Etait-ce une erreur d'enlever Kadhafi?

"La tribu constitue le tissu social de base de la Libye. Kadhafi les a mises sous sa coupe; il a su leur imposer l'idée d'état-nation, en s'achetant leurs services, en utilisant la politique du bâton et de la carotte. Il a su maintenir la stabilité du pays de 1969 à 2011. 5 ans après, la majeure partie reconnait que c'était une tragédie de retirer Kadhafi. En Libye ça a dépassé tout, de façon plus dure qu'en Tunisie. Le pays est coupé en morceaux. On ne peut pas exclure que dans l'intervention américaine, dans la présence occidentale, il n'y ait pas une volonté de partition du pays. Il faut que les puissances occidentales clarifient leurs positions."

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