Trois anciens directeurs de l'agence centrale de renseignement américaine (dont la CIA) viennent de monter au creneau pour dénoncer le candidat républicain, Donald Trump, au profit de son rival démocrate, Hillary Clinton. Il est troublant de voir des dirigeants de l'agence de renseignement étrangère de l'Amérique, responsable de renverser et d'influencer des cibles étrangères par la propagande, qui essayent maintenant de faire la même chose chez eux pour influencer une élection présidentielle.
INVITE: Alain Rodier est expert du renseignement et directeur adjoint du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R).Contrairement à Trump, Hillary Clinton n'a pas été pointée du doigt par les directeurs de la CIA
"Le fait de se présenter comme directeur du renseignement est un "plus"; en général, on pense que ces
La direction de la CIA passe par des côtés politiques; la nomination du directeur du renseignement est éminemment politique; ça ne m'étonne pas que ces personnes doivent être de cette "obédience" politique, c'est un peu logique. Leurs déclarations renchérissent ce qu'ils ont fait auparavant: contre les Russes et contre les Iraniens."
Est-ce une conviction, ou une manipulation du public?
"Les Américains sont les premiers renseignés sur ce qu'il se passe dans le monde, mais c'est leur interprétation qui m'interpelle. Durant la Guerre Froide, les soviétiques tenaient toutes les informations pendant la guerre froide, le KGB savait tout, mais l'exploitation des informations était très faible, car les hommes politiques voyaient la situation à travers leur prisme. Pareil aujourd'hui pour la CIA. Les politiques américains utilisent un renseignement à travers un prisme qui les fait passer à côté des choses."
Le 11 Septembre a montré des failles dans les capacités d'analyse de la CIA. Est-ce toujours le cas aujourd'hui?
" Les services américains sont 'antirusses' depuis l'ère du General George Patton. A l'époque, on avait senti que l'ennemi après les nazis serait le communisme. Les politiques ont versé tardivement dans l'anticommunisme. Du point de vue des Américains, le virage de la perestroïka fut raté. Ce sentiment anticommuniste s'est poursuivi après l'effondrement du communisme. C'est le prisme utilisé actuellement aussi bien par les Démocrates que par les Républicains, se traduisant par un prisme antirusse."
