Mercenaires, vers la privatisation des conflits?

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden
Le Désordre mondial avec Rachel Marsden - Sputnik Afrique
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La chroniqueuse Rachel Marsden s’intéresse à la problématique des mercenaires dans les conflits armés en compagnie de ses invités Laurent Henninger, historien, spécialiste des questions de défense, et Alexandre Vautravers, chercheur associé à l’IPSE et au Geneva Centre for Security Policy.

Bob Denard, Blackwater, ces noms vous disent-ils quelque chose? Le premier était un mercenaire français impliqué dans de nombreux coups d'État en Afrique, le second est une très importante firme américaine, une SMP (Société Militaire Privée) tristement connue pour ses bavures en Irak et en Afghanistan. Dans un contexte de mondialisation, les États ont ainsi de plus en plus la tentation d'externaliser, voire de privatiser une de leurs fonctions régaliennes, l'armée.

Laurent Henninger, historien, spécialiste des questions de défense, souligne l'évolution du mercenariat à la fin du XXe siècle: «sous l'influence du monde anglo-américain, en y ajoutant l'Afrique du Sud et Israël, deux autres pays moteurs dans ce processus, depuis les années fin 80 et puis 90 surtout, ça explose. C'est vraiment des sociétés militaires privées, de très grandes entreprises, quelquefois qui ont des immeubles de bureaux à New York ou à Londres, qui sont cotées en bourse».
L'historien considère que ces nouveaux mercenaires sont le «produit de délires idéologiques des économistes ultralibéraux», issus de l'école de Chicago. Une évolution qui pose toutefois problème dans la société libérale occidentale, car «on contourne le droit, on contourne la politique».

Les armées régulières se spécialisent dans le cœur de leur métier, c'est-à-dire le combat et externalisent certaines pratiques, selon Alexandre Vautravers, chercheur associé à l'IPSE et au Geneva Centre for Security Policy: «la principale activité de ces entreprises de sécurité privée aujourd'hui est plutôt dans le domaine de la logistique que dans le domaine de l'action directe genre forces spéciales, genre barbouzes».
Donc il ne s'agit pas de combat direct, ces activités sont limitées à «l'autodéfense, la protection de personnalités, de convois ou d'objets, d'infrastructures critiques ou de bâtiments». Le chercheur rappelle ainsi que les SMP sont encadrées par le «processus de Montreux, un processus qui a été initié en 2008, à l'initiative […] des entreprises militaires privées américaines, qui ont demandé une charte de manière à pouvoir faire la distinction entre les bonnes entreprises de sécurité privée qui respectent le droit et qui s'engagent à le respecter… »

Retrouvez l'intégralité de l'émission en vidéo sur notre chaîne YouTube Radio Sputnik

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