L’UE force-t-elle les Balkans à choisir entre l’Occident et la Russie?

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden
Le Désordre mondial avec Rachel Marsden - Sputnik Afrique
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Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov était en visite en Serbie alors que le pays, de même que le Monténégro, se voit proposer un accord avec l’Union européenne en vue d’une future adhésion. Ces pays ont-ils vraiment intérêt à choisir entre est et ouest? Le spécialiste des Balkans Nikola Mirkovic est l’invité du Désordre mondial.

L'Union européenne présentait en janvier sa nouvelle stratégie d'élargissement à l'est, qui prévoit l'intégration de six pays des Balkans d'ici 2025: la Serbie, le Monténégro, la Macédoine, l'Albanie, la Bosnie et le Kosovo. En visite à Belgrade fin février, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a rappelé que la Serbie était «absolument libre de ses choix en politique étrangère», ajoutant que le fait de choisir entre la Russie et l'UE était un «faux dilemme». Avant ce voyage, il avait affirmé à l'agence de presse serbe Beta News que les pays des Balkans subissaient des pressions pour qu'ils se décident entre l'Occident et la Russie, traçant un parallèle avec l'Ukraine d'avant le Maïdan. Ces pays n'auraient-ils pas plus à tirer de leur position géographique centrale?

Rachel Marsden reçoit l'écrivain et humanitaire franco-serbe Nikola Mirkovic, fondateur de l'association Ouest-Est et auteur du Martyre du Kosovo (Picollec, 2013).

Nikola Mirkovic se réjouit de la rencontre entre Sergueï Lavrov et le président serbe Aleksandar Vucic, qui célèbre les 180 ans des liens diplomatiques entre les deux pays, et se désole qu'«on demande à la Serbie de s'asseoir sur sa souveraineté en l'obligeant à s'aligner sur les sanctions européennes contre la Russie, alors que cette dernière y est vue comme un "grand frère". On lui dit qu'elle pourra entrer dans l'Union, qu'il y a un programme d'intégration à l'horizon 2025, mais que pour cela elle devra appliquer les sanctions. Et pour l'instant, la Serbie refuse ce deal. Ivica Dacic, le ministre serbe des Affaires étrangères, vient de cosigner un article avec son homologue Sergueï Lavrov dans lequel ils parlent de "pratiques vicieuses", c'est quand même très fort comme terme. Pourquoi est-ce que l'Union européenne ne peut pas accepter que la Serbie entre en son sein tout en gardant de bonnes relations avec la Russie? Je pense même que ce serait un pont idéal entre l'Europe de l'Est et l'Europe de l'Ouest.»

 

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