Élections au Liban: combien de divisions?

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden
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À la veille des élections législatives au Liban, une première depuis neuf ans, la chroniqueuse Rachel Marsden interrogeait Michel Touma, rédacteur en chef à L’Orient-Le Jour, quotidien francophone libanais et la journaliste libanaise Maya Khadra, également militante dans les Forces Libanaises.

Le 6 avril dernier à Paris se tenait la Conférence CEDRE réunissant une cinquantaine d'États et d'organisations internationales, afin d'aider l'économie libanaise. Beyrouth a ainsi obtenu une dizaine de milliards de dollars de prêts et de dons. Mais quelques jours avant les élections législatives, c'est la stabilité politique du pays qui est au cœur de toutes les interrogations.

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Cette conférence sur le Liban avait pour objectif selon Michel Touma, rédacteur en chef à L'Orient-Le Jour, d'aider le Liban: «fournir dix milliards de dollars de prêt à des taux bonifiés au Liban pour rénover les infrastructures du pays et faire redémarrer la machine économique». Pourtant selon lui, la reprise économique ne pourra se faire si le Hezbollah continue à jouer un rôle déstabilisateur: «on ne peut pas mettre en chantier des réformes économiques et sociales comme le réclame la communauté internationale, on ne peut pas stimuler une croissance économique et faire redémarrer la machine étatique lorsqu'il y a au Liban un mini-État qui a une force armée qui peut-être est aussi importante que l'armée libanaise […] et lorsque nous avons un parti qui chaque deux-trois semaines, chaque mois, a un leader qui fait des discours incendiaires et qui veut faire la guerre aux pays du Golfe, qui veut faire la guerre à l'Arabie saoudite et qui veut s'impliquer dans tous les conflits régionaux.»

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Une position sur le Hezbollah qui est partagée par Maya Khadra, journaliste et membre du parti les Forces Libanaises (FL). Elle considère ainsi que les deux principaux enjeux de ce scrutin électoral sont le retour de la souveraineté nationale et la lutte contre la corruption:

«[…] La guerre à la corruption, parce que le Liban est un pays corrompu jusqu'à la moelle, deuxièmement, c'est la guerre pour la souveraineté du Liban sachant qu'il y a toujours une milice armée d'idéologie chiite financée par le Liban qui est le Hezbollah, avec des ambitions régionales expansionnistes.»

Maya Khadra se montre encore plus critique envers le rôle de l'organisation sur la communauté chiite: «il leur donne de l'argent, il leur ouvre des hôpitaux, des établissements scolaires, mais où l'on enseigne l'idéologie de la révolution iranienne», ajoutant ainsi: «aucun chiite n'a le droit d'être opposé au Hezbollah».

Alors que Michel Touma dénonce le contexte délétère de ces élections, selon lui entretenu par le Hezbollah: «un climat général d'intimidations, de pressions, de chantage et de menaces qui diminue la marge de manœuvre des électeurs», Maya Khadra fustige pareillement la démocratie au Liban: «on est loin d'un processus démocratique vraiment à la hauteur».

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