Nucléaire iranien: «Les exigences [américaines] forcent les limites d’un pays souverain»

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Alors que Donald Trump a annoncé la décision américaine de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien, il est primordial d’examiner les conséquences de cette rupture unilatérale au Moyen-Orient et particulièrement en Turquie, membre de l’Otan. Entretien avec Yasar Yakis, ancien ministre des Affaires étrangères de Turquie.

Surprise ou pas…. Israël et l'Arabie saoudite ont félicité le Président américain d'avoir retiré les États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien. Mais qu'en est-il des autres pays de la région, notamment la Turquie?

Pour Yasar Yakis, ancien ministre des Affaires étrangères de Turquie, l'accord de Vienne ne doit pas être enterré, même si Washington s'en est retiré:

«L'accord nucléaire avec l'Iran, c'était le meilleur accord qu'on pouvait obtenir, peut-être imparfait et le retrait unilatéral d'un pays lie uniquement ce pays-là. Il ne doit pas être déserté par les autres partenaires de l'accord.»

Pourtant, la Turquie et les États-Unis restent, pour le moment, des alliés, selon le diplomate: «il y a des turbulences de temps en temps, il y a des hauts et des bas. Mais la Turquie et les États-Unis sont des alliés au sein de la communauté euratlantique, un partenariat au sein de l'OTAN».

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Alors que des entreprises européennes et françaises devront, sauf exception, quitter prochainement le marché iranien sous peine de sanctions américaines, comment la remise en place de l'embargo va-t-elle toucher concrètement la Turquie?

«Le retrait va affecter la Turquie, parce que la Turquie a un très grand volume de commerce extérieur avec l'Iran. L'Iran est le deuxième plus grand partenaire dans le commerce extérieur de la Turquie […] Il peut y avoir des sociétés turques qui n'ont pas affaire avec les États-Unis, donc ils peuvent continuer sans être soumis à des sanctions.»

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Le volume des échanges entre les deux pays atteint environ «10 milliards de dollars», une somme conséquente auquel la Turquie rechigne à renoncer. Le diplomate turc poursuit sa réflexion, en estimant que les exigences américaines vis-à-vis de Téhéran sont démesurées:

«Les exigences que nous voyons maintenant sont tellement poussées qu'il force les limites d'un pays souverain […] Je ne pense pas que l'Iran va se soumettre à ces exigences. Certaines exigences sont contre la souveraineté d'un pays.»

Ainsi Yasar Yakis précise sa pensée sur le Yémen: «si l'Iran se retire du Yémen, ça va peut-être faciliter la paix au Yémen. Mais ce n'est pas aux États-Unis de le dire.»

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