Face aux États-Unis, «les Européens sont incapables de se faire respecter»

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden
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Au vu de la cacophonie qui a régné durant le G7, le partenariat euroatlantique existe-t-il encore? Pour en débattre, Sputnik a reçu dans le Clash Anne Kraatz, historienne, spécialiste des affaires étrangères américaines et Michel Raimbaud, ancien ambassadeur de France notamment dans plusieurs pays d’Afrique.

La Russie doit-elle revenir au sein du G7? En arrivant à cette réunion des grandes puissances économiques, Donald Trump a déclaré être convaincu que la Russie devait être réintégrée dans le club des grandes puissances économiques et démocratiques mondiales. Un point d'achoppement parmi tant d'autres entre membres du G7, notamment avec la guerre commerciale que les États-Unis viennent d'amorcer sur l'acier et l'aluminium. Le Président américain a-t-il fait exploser l'amitié euroatlantique qui perdurait depuis au moins 1945?

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Pour l'ancien ambassadeur de France, Michel Raimbaud, ce que l'on appelle la communauté internationale, ou plus précisément l'Occident n'a plus vraiment de fondement:

«Je ne vois plus les règles de l'ordre mondial. Dans la vie internationale, il n'y a plus de légalité, plus de droit ni de base commune, plus de code de référence, qui soient acceptés par tous. Même au temps de la Guerre froide, l'Est contre l'Ouest, et le moment unipolaire américain de 1991 à 2011 environ, il y a avait des règles communes et maintenant, nous avons un nouvel ordre plus ou moins bousculé qui se cherche vers un monde multipolaire.»

Une vision que partage également l'historienne américaine Anne Kraatz. Selon elle, «l'ordre mondial c'est l'ordre des nations occidentales, le reste du monde étant plus ou moins soumis ou faisant partie d'un autre ordre.» L'ancien diplomate pointe ainsi l'occidentalo-centrisme des Européens:

«Ils considèrent qu'ils sont l'humanité seule, que seules leurs langues sont universelles, que leur histoire est universelle, car poursuit-elle, l'Occident s'est habitué à être le maître du monde.»

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Ainsi va se poser bien plus concrètement le lien euroatlantique. Les Européens doivent-ils acquérir leur indépendance stratégique?

«Le problème des relations entre l'Amérique et l'Europe, qui se pose dans les mêmes termes avec tous les Présidents, c'est la réaction des Européens. Les Européens sont incapables de se faire respecter, ils ont un tel comportement qu'on a envie d'en faire des vassaux»,

estime Anne Kraatz. Une opinion peu indulgente que confirme pourtant Michel Raimbaud:

«La réaction de l'Europe a été extrêmement peu courageuse, il faut dire que l'Europe n'a pas les moyens de s'opposer à l'Amérique, en particulier aux sanctions américaines.»

L'historienne ajoute que les États-Unis n'ont jamais été très favorables à la constitution d'un pôle de puissance européen:

«La constitution d'une Europe unie n'a jamais été quelque chose que les Américains ont totalement apprécié. Finalement, on accuse beaucoup M. Poutine de vouloir diviser l'Europe et on a peut-être raison. En tout cas sur certains points, mais si on regarde les choses de près, on s'aperçoit finalement que les Américains ne seraient pas tout à fait contre non plus une Europe un petit moins unie.»

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