«La plupart des migrants ne viennent pas d’Afrique»

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Quels enjeux pour le 31e sommet de l'Union africaine qui avait lieu début juillet à Nouakchott ? Rachel Marsden recevait à ce sujet Leslie Varenne, directrice de l'IVERIS et spécialiste de l'Afrique ainsi qu'Emmanuel Dupuy, président de l'IPSE et spécialiste des questions africaines.

Le sommet de l'UA (Union Africaine) réunissait ce 1er juillet dans la capitale de Mauritanie une quarantaine de chefs d'État dont Emmanuel Macron. De nombreuses questions ont été abordées à l'occasion de ces rencontres, concernant la sécurité, l'économie et la nécessaire problématique migratoire.

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Pour Leslie Varenne, directrice de l'Institut de veille et d'étude des relations internationales et stratégiques (IVERIS) et spécialiste de l'Afrique, ce sommet n'a pas du tout réglé la question migratoire:

«Les pays africains ont été clairs, ils ne veulent pas de ces plateformes d'embarquement, ils n'ont pas voulu des hotspots, le président Deby a dit que ça ne marchait pas, qu'il n'y avait pas le cadre juridique pour ça, qu'il n'avait pas les moyens de le faire […] La taskforce politique et militaire c'est aussi du passé. On voit que tout le monde est en train de trouver des solutions mais pour l'instant ils n'en ont pas.»

Et Emmanuel Dupuy, président de l'IPSE (Institut prospective et sécurité en Europe), spécialiste des questions africaines, de relativiser l'importance de la problématique au sein de ce sommet des pays africains:

«La question migratoire n'était pas la question centrale de ce sommet. Nous, Européens, on en a fait un élément central, mais il s'est agi de plein d'autres sujets: la lutte contre la corruption, l'autofinancement de l'organisation, le terrorisme, […] l'affirmation de la primauté onusienne sur le processus du Sahara marocain [ndlr.: ou occidental].»

(From L) Mali's President Ibrahim Boubacar Keita, Mauritania President Mohamed Ould Abdel Aziz, French President Emmanuel Macron, Niger's President Mahamadou Issoufou and Burkina Faso's President Roch Marc Christian Kabore leave the African Union summit to go to a meeting of the G5 Sahel College de defense du G5 Sahel CDS meeting in Nouakchott on July 2, 2018. - Sputnik Afrique
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Emmanuel Dupuy poursuit en estimant qu'il n'existe plus, à proprement parler, de vague migratoire, et que la crise de 2015 est passée:

«Le nombre de migrants a diminué de 60% entre l'année dernière et cette année. [….] Un million de personnes avait traversé la Méditerranée en 2015, cette année, on va péniblement, c'est déjà beaucoup, atteindre un chiffre entre 250.000 et 260.000 pour relativiser un petit peu le dispositif. […] La plupart des migrants ne viennent pas d'Afrique, la plupart des migrants viennent des zones de conflit, qui sont à la bordure de l'Union européenne. Si vous prenez le nombre de demandeurs, de migrants en France, les premiers ce sont les Albanais, les seconds ce sont les Afghans et les troisièmes ce sont les Haïtiens ».

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