Quel est l’impact de l’ère Trump sur la politique étrangère du Canada?

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Alors que le Canada se positionne comme un fidèle allié, voire un suiveur des États-Unis sur la scène internationale, cette position lui a récemment coûté cher, tant sur le plan national qu’international. Jocelyn Coulon, ancien conseiller aux affaires internationales de Justin Trudeau, analyse l’évolution de la politique internationale d’Ottawa.

Traditionnellement, le Canada aligne sa politique étrangère sur celle des États-Unis. Il y a toutefois eu de notables exceptions, comme la décision du Canada de ne pas soutenir l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Cela malgré le fait que le Canada a été l’un des premiers pays sur le terrain en Afghanistan à la suite des attaques terroristes du 11 septembre 2001.

Les électeurs canadiens préfèrent généralement les dirigeants qui ne suivent pas aveuglément l’Amérique dans des aventures à l’étranger et qui prennent des positions indépendantes: soutenir donc, mais pas forcément suivre. Cependant, on a actuellement le sentiment que le Canada pourrait payer un prix considérable pour le manque d’indépendance de sa politique étrangère vis-à-vis de l’administration Trump. Et que l’actuel Premier ministre, Justin Trudeau, payera ce prix lors du prochain scrutin au mois d’octobre. Beaucoup de Canadiens qui ont voté pour Trudeau auraient par exemple du mal à reconnaître leurs valeurs dans la vente de blindés à l’Arabie saoudite.

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D’ailleurs, la Chine vient de rappeler son ambassadeur du Canada alors que le Canada n’a plus d’ambassadeur en Chine depuis que Trudeau l’a congédié en janvier pour ses propos concernant un différend diplomatique qui a débuté lorsque les autorités canadiennes sont intervenues à la demande des États-Unis pour arrêter sur le sol canadien la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei. La Chine a répondu en arrêtant et détenant des Canadiens sur le sol chinois.

En fait, les tensions semblent actuellement plus fortes entre le Canada et la Chine qu’entre les Washington et Pékin, à tel point qu’un journaliste a demandé, lors d’une réunion à la Maison-Blanche entre Trudeau et Trump, si ce dernier aiderait le Canada à organiser une réunion avec Xi Jinping pour discuter des prisonniers canadiens actuellement détenus par la Chine.

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