«On dirait que c’est la droite israélienne qui a rédigé» le plan de paix au Moyen-Orient de Trump

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Flanqué de Benjamin Netanyahou, Donald Trump a dévoilé à Washington son plan de paix entre Israël et la Palestine. Un projet qui semble surtout servir les intérêts électoraux des deux Présidents. Décryptage de David Elkaïm, auteur de «l’Histoire des guerres d’Israël» et chercheur au CF2R, avec Rachel Marsden.

S’affichant avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, Donald Trump a présenté son nouveau plan de paix pour le Moyen-Orient. Le verdict? Pas terrible, d’après David Elkaïm, chercheur au Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) et auteur de «l’Histoire des guerres d’Israël» (Éd. Tallandier):

«On dirait que c’est la droite israélienne qui a rédigé le plan. Parce qu’il y a l’autorisation de l’annexion des implantations de la Cisjordanie et la Vallée du Jourdain.»

Ce qui pose la question: dans quelle mesure le plan de paix au Moyen-Orient concerne-t-il vraiment la paix au Moyen-Orient?

N’est-il fait que pour plaire à la base financière et idéologique de Trump et Netanyahou et renforcer leur soutien électoral? Les deux feront face à une élection cette année, tandis qu’ils sont actuellement confrontés à des procès pour corruption. Elkaïm explique comment le bilan des affaires actuelles pourrait surprendre:

«On à tendance à penser que les politiciens qui sont inculpés, ça va les desservir du point de vue électoral, mais on s’est rendu compte que ce n’était pas toujours le cas et que gens étaient susceptibles de continuer à voter pour des politiciens, même s’ils étaient accusés de choses graves.»

Le procureur général a inculpé Netanyahou pour corruption, fraude et abus de confiance présumés ce mois-ci, mais Elkaïm doute que l’impact politique lors des prochaines législatives du 2 mars soit évident:

«Netanyahou, un peu comme Trump, font partie de ces politiciens qui ont un socle de supporters qui les soutiendront contre vents et marées et derrière, ils ont tellement réussi à se mettre au centre d’une coalition politique que les affaires ne les desservent pas tant que ça.»

Quid l’opposant de Netanyahou, Benny Ganz, ancien général, également de droite, qui pourrait bien occuper le même créneau politique? Sa candidature aurait des faiblesses, d’après Elkaïm:

«Le problème avec Benny Ganz, c’est qu’il est assez jeune en politique, donc il n’a pas fait preuve d’un sens politique invraisemblable pour l’instant. Et en plus, il a tellement l’impression que l’électorat a vraiment basculé à droite que maintenant il court vers Netanyahou sur à peu près tous les sujets.»

L’expert revient sur la position d’Israël dans le récent conflit en Irak entre l’Iran et les États-Unis, précisant que l’objectif ultime d’Israël serait un changement de régime en Iran qui pourrait permettre de revenir à l’a période d’avant la révolution iranienne de 1979:

«Avant 1979, le plus grand allié d’Israël dans la région, c’était l’Iran. Ils s’entendaient très bien. Ils avaient des coopérations à tous les niveaux, y compris militaires. Idéalement, se serait ça qui reviendrait.»
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