Ancien diplomate français: «Erdogan est sur un chaudron en train d’exploser»

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La rencontre à Bruxelles avec Erdogan n’a pas débouché sur un accord entre la Turquie et l’Union européenne sur la question des migrants qu’Ankara laisse maintenant se précipiter à la frontière de l’Europe. Analyse de Philippe Moreau-Defarges, ancien diplomate, au micro de Rachel Marsden.

Alors que la guerre en Syrie se prolonge, Ankara a soudainement encouragé certains des trois à six millions de migrants présents en Turquie à se diriger vers l’Europe, rompant ainsi l’accord de 2016 pour lequel l’Union européenne avait payé des milliards d’euros.

Philippe Moreau-Defarges explique la pression que subit le Président turc, Recep Erdogan, dans son pays:

«Voilà un homme qui est sur un chaudron en train d’exploser. À l’intérieur de la Turquie, ça ne va pas bien. Vous vous souvenez du coup d’État en 2015. Deuxièmement, il a cet afflux de millions de réfugiés venant de Syrie. Troisièmement, la question kurde. Il a engagé des troupes pour essayer de réprimer les Kurdes, et n’oubliez pas que probablement environ au moins 40% de la population turque est d’origine kurde.»

Moreau-Defarges craint qu’une solution ne soit pas pour demain:

«Il y a un bourbier en Syrie qui ne va pas se terminer. Donc ceux qui sont autour, notamment Monsieur Erdogan, Monsieur Poutine, et même l’Union européenne, savent que ce bourbier, avec ces millions de réfugiés, avec cette tragédie, ne va pas se terminer. Ça va continuer pendant des années, parce que pour que ça se termine il faudrait qu’il y ait une reconstruction de la Syrie et les conditions ne sont pas absolument réunies.»

L’ancien diplomate français estime que toutes les mesures qui pourraient être prises pour filtrer la vague migratoire n’empêcheront pas certains migrants motivés de trouver un moyen de rentrer en Europe:

«C’est un faux débat. Il y a une masse d’êtres humains et il y a des réfugiés, des migrants, des terroristes réels ou potentiels. Quel est le problème? Bien sûr, les gouvernements ont le devoir de filtrer ces individus, mais ils le font plus ou moins bien ou mal... Mais chaque migrant a son jeu...»
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