Le confinement au Royaume-Uni et en France serait dû aux systèmes de santé «défaillants»

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Alors que la France a opté pour un confinement draconien face au coronavirus, le Royaume-Uni et le gouvernement de Boris Johnson ont tardé à mettre en place une telle mesure. John Laughland, auteur et spécialiste des relations internationales, analyse ces approches divergentes pour le Désordre mondial.

Il a été le premier dirigeant mondial à annoncer avoir contracté le coronavirus, après avoir fièrement déclaré qu’il avait serré la main de patients atteints du Covid-19.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a également tardé à mettre en place un confinement draconien, bien qu’une étude de l’épidémiologiste Neil Ferguson, de l’Imperial College à Londres, ait prédit une explosion de morts s’il ne le faisait pas. Ce modèle a depuis été considérablement révisé à la baisse et a également été contredit par la modélisation de l’université d’Oxford. Mais Johnson a finalement procédé au confinement.
John Laughland, titulaire d’un doctorat de l’Université d’Oxford et auteur de huit livres, explique pourquoi Johnson aurait cédé au confinement après avoir hésité:

«Je crois qu’il y a eu une sorte de panique généralisée. Je pense que la peur est aussi contagieuse que le virus. C’est-à-dire que dès lors que tous les pays voisins font cela, eh bien, on a l’impression que c’est la seule option possible. Il y a eu des études contradictoires faites par différentes universités. Dans ce cas, c’est le paradigme même d’un choix politique. L’homme d’État doit choisir entre deux conseils ou deux conseillers opposés.»

L’historien et spécialiste des affaires internationales réagit à la tendance mondiale du confinement strict:

«Globalement, j’aurais plutôt tendance à condamner les mesures qui ont cours au Royaume-Uni comme en France. Je les trouve excessives. Je trouve que la façon, de soi-disant guérir cette maladie va rendre les choses encore pires qu’elles ne l’auraient été si on n’avait pas eu ce confinement.
Je pense que les deux pays ont pris cette décision, tout comme d’ailleurs les Italiens, pour la même raison, me semble-t-il, à savoir qu’ils ont regardé leur propre système de santé, notamment leur capacité en lits de réanimation, et ils ont conclu que ces systèmes étaient défaillants. Et donc ils ont voulu à tout prix éviter l’effondrement de leur système de santé.»

Laughland compare aussi l’état du système national de santé au Royaume-Uni à celui de la France:

«Il faut savoir que le système national de santé au Royaume-Uni est mille fois pire que le système français... C’est-à-dire qu’il y a, par exemple, moitié moins de lits de réanimation au Royaume-Uni qu’en Italie.»

Cependant, l’expert explique qu’outre-Manche, les autorités semblent plus réfléchir à la suite du confinement que les dirigeants français:

«En France, j’ai l’impression qu’on ne parle que du confinement... Au Royaume-Uni, même malgré cette défaillance terrible du système national de santé, j’ai l’impression que les Britanniques sont un peu plus débrouillards et un peu plus inventifs.»
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