C'est le Grand Soir au sein du FMI. Comment ainsi expliquer ce tournant keynésien dans l'antre du néo-libéralisme?
Renaud Bouchard estime en effet que « le FMI a été largement éprouvé par la réalité des faits des crises économiques […] Effectivement, la remise en cause du Fond Monétaire International est réelle. J'y vois trois éléments importants: d'abord une remise en cause théorique à l'intérieur du FMI […]. Le FMI a été amené à se rendre compte en fait que les mesures qui étaient initialement préconisées et mises en place [en Grèce] procédaient non pas d'une erreur, mais qu'elles ne collaient plus du tout à la réalité. Et puis c'est l'arrivée d'un troisième acteur, qui est le monde chinois et russe, c'est celui des BRICS. »
Guillaume Bigot remarque dans les politiques du FMI, un certain pragmatisme par rapport au dogme de « la BCE, la Cour des Comptes, la Commission de Bruxelles où on est quasiment dans une sorte de fanatisme, l'aveuglement au désastre […] Or le FMI et le gouvernement des États-Unis d'Amérique n'a jamais été jusqu'à ce point si jusqu'au-boutiste, le gouvernement américain, la réserve fédérale ont d'ailleurs émis des réserves sur les politiques d'austérité pures et parfaites qui sont constamment réitérées. »