Au-delà du cas de la Catalogne, l'Europe est frappée par la montée des sentiments autonomistes dans certaines régions du Royaume-Uni, d'Italie, ou de Belgique. Ces forces politiques ont incontestablement progressé depuis ces vingt dernières années. Avec sa politique en faveur des régions, Bruxelles défie-t-elle la souveraineté des États-Nation?
Pour Benjamin Masse-Stamberger, journaliste économique et membre du Comité Orwell, le facteur économique est essentiel pour appréhender cette montée des autonomismes en Europe: «il y a un mouvement commun qui est lié à la situation économique au sein de l'Europe, au sein de la zone euro […] lié aux politiques d'austérité qui ont été menées». Il fait également référence à la situation belge ainsi qu'à l'Italie, où une importante partie de la population n'est pas solidaire des régions les plus paupérisées de ces pays: «il y a une partie de la population de ces régions qui estime qu'elle paie pour des gens qui sont dans une situation économique moins bonne».
Brice Lafontaine, porte-parole d'Unitat Catalana, fait la distinction entre cet autonomisme catalan et d'autres mouvements: «ce sentiment national catalan n'est pas le même qu'en Flandre. En Flandre, il est un peu plus sur les difficultés sociales qu'il y a dans la population, alors qu'en Catalogne c'est un mouvement peut-être un peu plus inclusif, qui considère que sont Catalans tous ceux qui souhaitent l'être». Il constate que le mouvement catalan est «basé sur un indépendantisme historique, sur un sentiment national» et qui repose sur «une base d'à peu près 20% qui est indépendantiste depuis toujours». À cela, s'ajoutent des mécontentements depuis ces dernières années: «avec les difficultés de relation qu'il y a eu entre la Catalogne et l'Espagne, l'indépendantisme a clairement augmenté».
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