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Les économistes ne mangent pas tous des enfants! Rendez-vous chaque semaine avec Jacques Sapir, Clément Ollivier et leurs invités pour égrener les sujets de fond qui se cachent derrière le tumulte de l’actualité.

Les fonds vautours, des pirates de la finance qui opèrent en toute impunité

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Une législation sur les puissants fonds vautours est-elle réellement possible? Jacques Sapir a posé la question à ses invités, Renaud Bouchard, économiste à l’EHESS, et Jean-Luc Gréau, économiste français et ancien expert du MEDEF.

C'est à la limite entre la légalité et la morale qu'opèrent les fonds vautours, un terme désormais usuel. Ce sont des fonds d'investissement qui achètent et spéculent sur des titres de dettes quand des pays connaissent des difficultés financières, ou quand des entreprises ne trouvent plus à se financer autrement. Les fonds vautours font ainsi partie intégrante de la globalisation financière. Ils jouent, pour les États et les entreprises, le rôle de l'usurier qui accepte de prêter, mais à des taux extraordinaires, aux personnes qui sont le plus dans le besoin.

On se souvient du conflit qui opposa l'Argentine à une partie de ses créanciers, justement des fonds vautours, qui exigeaient un paiement intégral de la dette alors libellée en dollars. Jean-Luc Gréau, économiste français et ancien expert du MEDEF, rappelle que «la faillite argentine date de 2001. Elle s'est élevée à 100 milliards de dollars, elle a été à cette époque la plus grande faillite de l'histoire». C'est alors que plus de 75% des détenteurs de cette dette ont accepté sa restructuration, une décision avortée par les fonds vautours: «les créanciers minoritaires se sont reportés à New York où ils ont obtenu en deux temps de casser le jugement […] dès lors l'Argentine s'est retrouvée asphyxiée».

Concernant le dossier argentin, Renaud Bouchard économiste à l'EHESS se souvient également que le quai d'Orsay et Bercy se trouvaient «dans une très grave difficulté avec la saisie des comptes bancaires de l'ambassade d'Argentine en France par exemple ou pour d'autres créanciers, des navires qui étaient à Hambourg qui étaient affrétés pour l'Argentine qui transportaient du grain». Et l'économiste de constater qu'il «existe tout un appareil juridique en réalité qui donne toute latitude aux créanciers pour pouvoir récupérer aussi bien le principal que les intérêts».

Retrouvez l'intégralité de l'émission en vidéo sur notre chaîne YouTube Radio Sputnik

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