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Terrorisme d’extrême droite: actes isolés ou début de vague?

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Les islamistes semblent ne pas être les seuls à se radicaliser. La France, comme d’autres pays en Europe et dans le monde, connaît une recrudescence des violences liées à l’extrême droite. Pourrait-on voir émerger un affrontement entre groupes radicaux? Le sociologue Erwan Lecœur est l’invité des Chroniques de Jacques Sapir.

Une série d'événements de nature terroriste interpelle: du massacre d'Anders Breivik en Norvège en 2011, à la récente fusillade en Italie contre des migrants, en passant par l'arrestation en France en octobre d'un groupuscule d'ultra-droite accusé de préparer des attentats, la question du terrorisme d'extrême droite réémerge du passé. Si la France a bien connu le terrorisme nationaliste et celui d'extrême gauche jusque dans les années quatre-vingt, la période récente était plutôt marquée par une quasi-"exclusivité" de ce mode d'action pour les djihadistes. S'agit-il d'actes isolés sans lien entre eux ou doit-on redouter une nouvelle vague d'attentats d'extrême droite?

Jacques Sapir et Clément Ollivier reçoivent Erwan Lecœur, sociologue, politologue et spécialiste de l'extrême droite, qui a notamment dirigé le Dictionnaire de l'extrême droite (Larousse, 2007).

Erwan Lecœur rappelle que la question du terrorisme d'extrême droite ne date pas d'hier, mais il estime que «la problématique nouvelle, qui a bien été mise en avant par l'ancien patron de la DGSI Patrick Calvar, c'est un risque non pas de guerre civile, mais de confrontation entre des groupes radicalisés, des groupes identitaires voire identitaristes. Ils ont tous en commun de vouloir mener une guerre contre un "système". Naturellement, ils ne mettent pas exactement la même chose dans ce qu'ils appellent le "système", mais dans cette petite guerre, semblable aux guerres mafieuses, il y a des victimes collatérales, que ce soient des gens qui se promènent dans la rue et qui se font tuer par un suprémaciste blanc, ou bien des gens qui sont au café et qui se font tuer par des islamistes intégristes. La question qui se pose, c'est de savoir si c'est dans les périodes où l'extrême droite a le vent en poupe politiquement qu'on a le plus de risque d'attentats, ou est-ce qu'à l'inverse c'est lorsque les groupuscules et les partis ne peuvent plus tenir leurs adhérents et leur promettre des lendemains qui chantent.»

Pour Jacques Sapir, «il faut avoir conscience que nous sommes dans une société qui devient de plus en plus violente. C'est tout à fait évident que l'expression traditionnelle des forces politiques va devenir de plus en plus violente. Il faut souligner que le principal danger en France, ça reste le terrorisme islamiste, mais il y a aussi une montée d'un sentiment violent, d'une revendication violente à l'identité, tant du côté de ceux qu'on appelle les identitaires que de celui de certaines fractions issues de l'immigration.»

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