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Les économistes ne mangent pas tous des enfants! Rendez-vous chaque semaine avec Jacques Sapir, Clément Ollivier et leurs invités pour égrener les sujets de fond qui se cachent derrière le tumulte de l’actualité.

Russie: un bilan social à la veille de la présidentielle (2/2)

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Alors que l’économie russe renoue avec la croissance, comment cette reprise se répercute-t-elle sur la sociologie et la démographie? À quelques jours de l’élection présidentielle, le point avec le spécialiste Xavier Moreau, invité des Chroniques de Jacques Sapir.

Si la réélection de Vladimir Poutine laisse peu de place au doute au niveau politique, côté social les questions d'inégalités et de qualité de vie ont occupé une place importante dans la campagne présidentielle. La meilleure santé de l'économie russe, déjà analysée lors d'une première émission, profite-t-elle vraiment à tous? La natalité est-elle toujours en berne?

Jacques Sapir et Clément Ollivier reçoivent Xavier Moreau, analyste, fondateur du site Stratpol et auteur de La Nouvelle grande Russie (Ellipses, 2012).

Alors que la natalité russe et les autres indicateurs démographiques étaient revenus au vert depuis plusieurs années, Xavier Moreau note une baisse des naissances en 2017: «Le solde naturel a été de —100.000 habitants. C'est une baisse de 10% par rapport à l'année précédente, et qui touche la quasi-totalité du territoire. Cette baisse a des raisons économiques: la baisse du pouvoir d'achat, liée à la chute des prix du pétrole. Il y a eu une inquiétude dans les familles et elles ont moins fait d'enfants.» Néanmoins, la reprise se ressent déjà selon Xavier Moreau: «Début 2018, on observe une augmentation brutale du nombre de mariages. Les gens se disent que la crise est passée, ils recommencent à avoir confiance, ce qui fait qu'il y a des démographes plus optimistes que Rosstat, l'organisme officiel, qui disent qu'on pourrait avoir une bonne surprise démographique en 2018.»

Jacques Sapir fait observer que la concentration des richesses reste très importante en Russie: «On voit que 85% des dépôts bancaires sont sur des comptes à Moscou, et que le 1% le plus riche possède 38 à 39% de l'ensemble des dépôts. Pour les richesses en général, c'est même 70% que possède le 1% le plus riche.» Ainsi, «quand Vladimir Poutine dit qu'il faut doubler en termes réels le revenu des Russes, on peut se dire que ça n'est qu'une promesse de campagne. Mais il faut reconnaître que la pauvreté a fortement reculé en Russie depuis 2000, et il y a donc une antériorité positive dans le discours du président.»

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