Entre le «grand absent» et le «clown»: les candidats russes vus par la presse française

© Sputnik . Irina Kalashnikova / Accéder à la base multimédiaПервые полосы газет, посвященных президентским дебатам во Франции
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«Laissez toute espérance, vous qui entrez», c’est ce qui vient à l’esprit lorsqu’on lit la presse française au sujet des élections en Russie à près d’un mois de leur tenue. Sans s’en prendre directement à Poutine, les publications ne manquent pas de souligner l’absence du «principal opposant» et celle de perspectives chez les autres candidats.

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Alors qu’un jour nous sépare du coup d’envoi officiel de la campagne présidentielle dans le médias qui se terminera le 16 mars, à deux jours du jour «J», ceux qui s’enthousiasment au sujet des chances de la tenue d’un second tour, tout comme ceux qui soutiennent la candidature de Vladimir Poutine seraient bien déçus de découvrir certaines publications de la presse française consacrées aux candidats.

Par analogie avec la phrase «Qui si ce n’est pas Poutine?» qui circule depuis des années en Russie, on pourrait résumer leur contenu  à «Qui si ce n’est pas Navalny?»: l’absence du «principal opposant» est évoquée en abondance. «Présidentielle en Russie: face à Poutine, sept candidats et un grand absent» dit le titre d’une publication parue ce 16 février sur le site de la BFM.TV. Le Monde évoquait  pour sa part le 9 février une «compétition taillée sur mesure pour Vladimir Poutine». Est-ce l’absence de cet opposant qui garantit le succès de Poutine?

«Ce juriste charismatique a créé la surprise en organisant des manifestations d'ampleur contre le pouvoir l'année dernière», lit-on dans la publication de la BFM.TV, ce qui est d’un côté n’est pas faux puisque des rassemblements ont bien eu lieu. Mais, de l’autre, si on prend en compte les résultats du sondage réalisé fin novembre dernier par l’agence Gallup international, Alexeï Navalny n’aurait bénéficié que de 3% des voix si la présidentielle s’était tenue le dimanche suivant l’enquête. Selon cette même étude, 8% des personnes interrogées auraient donné leur voix au candidat du Parti libéral-démocrate (LDPR) Vladimir Jirinovski, 7% à Guennadi Ziouganov (leader du Parti communiste qui a fini par ne pas présenter sa candidature, proposant celle de Pavel Groudinine), 2% pour la journaliste Ksenia Sobtchak, autant pour Grigori Iavlinski, candidat du parti démocratique russe Iabloko. Vladimir Poutine aurait alors remporté 75% des voix.  

Inconsistance des candidats?

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Face à l’absence de ce candidat «de l’opposition», les chances des autres candidats s’éclipsent a priori. Surtout que leur présentation semble mettre en relief leur platitude et l’absence de perspectives dans leurs programmes. Que ce soit Pavel Groudinine «qui fait l’éloge de Staline» et «ne s’en prend jamais personnellement à Vladimir Poutine» ou «le "clown" populiste» Jirinovski (c’est BFM.TV qui le dit, dans les principaux journaux russes, vous ne trouverez pas une telle définition), leur description ne fait que compléter le triste tableau de l’impasse dans laquelle semble s’enfoncer la vie politique en Russie.

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Sur les cinq candidats restants, seuls la candidate «contre tous» Ksenia Sobtchak et Grigori Iavlinski trouvent grâce aux yeux des auteurs français: «l’une des rares voix, en Russie», «sa candidature a insufflé un peu de vie dans une présidentielle jouée d'avance» et «l'un des rares hommes politiques d'orientation libérale à avoir un poids en Russie». Mais à quoi bon disserter si le verdict des urnes est déjà connu (puisque c'est «joué d'avance»)?

Et que se passe-t-il sur le terrain? Un récent sondage mené par le Centre d’étude de l’opinion publique russe (VTsIOM) montre que si le premier tour de la présidentielle s’était tenu le dimanche dernier, Vladimir Poutine l’aurait remporté avec 71,5% des voix. Par ailleurs, aussi bien des candidats (oui, pas tous) que des électeurs et des figures d’opposition ne renoncent pas à l’idée de la tenue d’un second tour, notamment en misant sur le succès de l’homme d’affaires Pavel Groudinine, candidat du Parti communiste qui brigue pour la première fois un mandat présidentiel. Le temps montrera qui a raison.

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