Poutine aux Etats-Unis: déjà des ennuis en perspective (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 28 juin - RIA Novosti. La signature de l'accord russo-américain de coopération dans le domaine du nucléaire civil est en péril. La Russie alimente en combustible la moitié des centrales nucléaires américaines, ce qui constitue 10% de l'énergie consommée par les Etats-Unis. Ce contrat est valable jusqu'à 2013, ensuite, les livraisons pourraient cesser à cause du nouveau projet de loi soumis à la Chambre des représentants du Congrès américain.

Il s'agit de la "Loi de non-prolifération des ADM vers l'Iran" approuvée mardi dernier par le comité des Affaires internationales de la chambre. On retient surtout l'article 405 interdisant de soumettre au président, pour signature, et au Congrès tout accord de coopération entre les Etats-Unis et le gouvernement d'un pays qui apporte un concours au programme nucléaire de l'Iran. L'accent est mis sur la Russie.

Le projet de loi est soumis à la Chambre des représentants à la veille de la rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et George W. Bush à Kennebunkport. Konstantin Kossatchev, président du comité des Affaires internationales de la Douma (chambre basse du parlement russe), espère que le président américain n'approuvera pas ce document. "Sinon, l'accord russo-américain de coopération dans le domaine nucléaire en voie de préparation sera mis en péril", a-t-il souligné.

Depuis 1993, la coopération entre la Russie et les Etats-Unis s'effectue conformément à l'accord UHE-UFE (transformation d'uranium hautement enrichi en uranium faiblement enrichi). Le droit exclusif de vendre l'uranium provenant des ogives russes démantelées a été accordé à la compagnie américaine USEC. Le contrat prévu pour 20 ans qui a déjà rapporté à la Russie 10 milliards de dollars peut lui assurer encore 8 milliards de dollars jusqu'à 2013. Mais Moscou n'a pas l'intention de le proroger. Au lieu de procéder au désarmement unilatéral, la Russie voudrait vendre aux Américains des services haute technologie d'enrichissement de l'uranium, a déclaré au quotidien Nezavissimaïa gazeta une source proche des négociations.

Andreï Tcherkassenko, président du conseil des directeurs de la compagnie Atompromressoursy, a déclaré dans une interview accordée au journal: "Dans les années 1990, les injections américaines avaient une importance vitale pour l'industrie atomique russe. Cependant, les bénéfices réalisés par USEC grâce à ce contrat (environ un milliard de dollars) ont été consacrés à la mise au point d'un nouveau système de centrifugeuses qui permettra aux Etats-Unis de faire concurrence à la Russie".

En cas de conclusion de l'accord de coopération, les compagnies russes pourraient vendre directement de l'uranium aux centrales nucléaires américaines aux prix du marché. Selon les estimations d'Andreï Tcherkassenko, après 2013, la Russie pourrait compter sur une part de 20% du marché américain (le secrétariat d'Etat américain à l'Energie a l'intention de réduire la dépendance vis-à-vis des livraisons russes). Compte tenu de la hausse des prix de l'uranium et des services d'enrichissement, les compagnies russes sont capables de gagner au moins 0,5 milliard de dollars par an.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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