Les députés russes appuient la décision du MID d'expulser des diplomates britanniques

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MOSCOU, 19 juillet - RIA Novosti. Plusieurs députés de la Douma ont appuyé la décision du MID (ministère russe des Affaires étrangères - ndlr) d'expulser quatre diplomates britanniques en réponse à la décision de Londres d'expulser des diplomates russes et de geler les négociations sur la simplification du régime des visas entre les deux pays.

La décision du MID d'expulser des diplomates britanniques est une mesure "adéquate et normale", a estimé dans un entretien avec correspondant de RIA le vice-président du comité de la Douma pour la sécurité, Mikhaïl Grichankov.

"Nous sommes tenus de prendre ces mesures face à la guerre diplomatique déclenchée contre nous par la Grande-Bretagne", a-t-il indiqué.

Malheureusement, a-t-il poursuivi, Londres a aussi décidé de geler les négociations sur la simplification du régime des visas avec la Russie.

"Voilà pourquoi nous durcissons à notre tour le régime des visas" avec la Grande-Bretagne, a noté le député.

Mikhaïl Grichankov s'est plaint que Londres refuse de coopérer avec la Russie en matière de lutte antiterroriste et les cas de Berezovski et Zakaïev en sont le témoignage.

Le député a souhaité que cette période de refroidissement des relations entre les deux pays passe le plus vite possible.

Dans un entretien à RIA Novosti, le vice-président de la Douma pour le parti Russie Unie, Vladimir Pekhtine, a estimé que la réaction du MID aux "démarches inadéquates" de Londres était absolument "symétrique".

"Nous ne permettrons à personne de s'ingérer dans nos affaires intérieures, par exemple, en nous conseillant de "corriger" notre Constitution afin de "faciliter" à la Grande-Bretagne la tâche de coopérer avec nous", a noté le parlementaire.

Le parlementaire trouve parfaitement normale la décision du MID d'arrêter la coopération antiterroriste avec Londres (la Grande-Bretagne recourt à la politique des deux poids, deux mesures à l'égard des personnes accusés d'activités terroristes, selon lui), de durcir le régime des visas à l'égard des fonctionnaires britanniques et d'arrêter les voyages des officiels russes en Grande-Bretagne.

Le député a espéré que les autorités britanniques tireront une leçon de cette situation embrouillée pour renouer une coopération constructive avec la Russie.

Le groupe de Russie Juste approuve les mesures adoptées par les autorités russes en réponse aux démarches de Londres suite à l'affaire Litvinenko, a déclaré son leader, Alexandre Babakov, donnant son avis que la déclaration du MID.

S'agissant de l'arrêt de la coopération avec la Grande-Bretagne dans la sphère de la lutte contre le terrorisme, le député a exprimé l'avis que ces mesures, dans la situation actuelle, soient parfaitement logiques.

"De quelle lutte antiterroriste peut-il s'agir si le pays qui exige de la Russie l'extradition d'un citoyen russe refuse dans le même temps d'extrader vers notre pays MM. Berezovski et Zakaïev, contre qui des actions en justice en vertu de l'article traitant du terrorisme ont été intentées?" s'est interrogé le député.

En réponse aux démarches de Londres, la Russie n'examinera pas les demandes de visas des fonctionnaires britanniques et n'enverra pas ses représentants officiels en Grande-Bretagne, a annoncé jeudi aux journalistes le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Mikhaïl Kamynine.

Le 16 juillet, Londres avait annoncé l'expulsion de quatre diplomates russes et la suspension des négociations avec la Russie sur l'assouplissement du régime des visas en réponse au refus de la Russie d'extrader l'homme d'affaires Andreï Lougovoï soupçonné en Grande-Bretagne d'être impliqué dans la mort d'Alexandre Litvinenko.

Ex-officier du Service fédéral de sécurité (FSB) réfugié en Grande-Bretagne depuis 2000, Alexandre Litvinenko est décédé en novembre 2006. Des traces de polonium-210, substance hautement radioactive, ont été découvertes sur sa dépouille, selon la Health Protection Agency britannique, mais les autorités britanniques n'ont pas jusqu'à présent publié les résultats de l'autopsie réalisée le 1er décembre 2006. La Grande-Bretagne insiste sur l'implication dans ce meurtre d'Andreï Lougovoï mais ce dernier rejette catégoriquement ces accusations, en les qualifiant de politiquement motivées.

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